Les minarets chantent aux heures de prières
Les sourates, ou comment doivent vivre des frères
A Alep, ville frontière une enfant pose son tapis
Sur le sol, pour exprimer la foi qui l'emplie.

Touchée par balle au cours de tirs échangés
Son corps s'effondre pieusement les bras noués
Tandis qu'aux abords du vieux château et du tribunal
Brûlent les galeries magiques du souk ancestral.

Si l'on suit le chemin de la révélation de Saint Paul
Les ventres vides battent la rue en tapant sur des casseroles
A Damas, avant Saladin, après De Gaulle, de tout temps convoitée
Des hommes révoltés meurent aussi l'arme à la main, pour la liberté !

Sur l'ensemble du bassin fertile qui nourrit ces hommes
La contestation populaire s'est emparée de Holms
Même au désert, dans la cité mythique de Palmira
Un sang de révolte coule dans la rue, non loin des Emirats.

Déesse Europe, ces enfants, viendras-tu les sauver ?
Liberté, seras-tu entendre ses cris qui t'appellent ?
Le monde extérieur, frappé dans sa futilité habituelle
Assiste au déchirement d'un peuple éploré.

Mars 2006, je me souviens de toi, Syrie, Damas,
Venu par le Nord, sans un sou, je m'étais perdu
Que sont devenus mes amis, Azim, Nebras ?
Qui m'avaient hébergé quand j'étais à la rue.

Syrie, pourtant si forte, si généreuse, si grande,
Berceau et carrefour de civilisations
Le moment est peut-être venu d'entendre
La volonté d'un peuple à l'unisson.

Palmira, Holms, Damas, Alep sont toutes des villes de Syrie