Je me rappelle d'un arbre
Je me rappelle de ses feuilles
Cette saison d'automne qui arrive à changer ses couleurs
J'aurais toujours ces souvenirs jusqu'au jour où je me meurt
Je me rappelle du soleil
Je me rappelle des gens
Qui m'ont aidé à avancer dans ma vie d'enfant
Je me rappelle d'un jardin
Je me rappelle d'une envie
De courir après un ballon jusqu'à ne plus en finir
Je me rappelle d'un grillage qui séparait notre jardin
Qui entre cette clôture je contemplais l'œil d'un chien
Je me rappelle aussi d'une maison voisine
D'un si bel habitat qui m'a toujours accueilli
Je me rappelle des promenades
Je me rappelle où l'on allait
De ces matins ou j'étais toujours comblé
Je me rappelle d'un garage
Je me rappelle d'une allée
Où tu jouais avec moi à ce jeu qui m'a toujours absorbé
Je me rappelle de ces images
Je me rappelle de ces cartes
Même un soir d'orage, il arrivait à garder ce calme
Et je l'admirais pour ça car même au fond de soi
Il allait mal et moi je ne le voyais pas
Je me rappelle d'un lit
Je me rappelle toujours de lui
De la souffrance qui récidiverait
De la souffrance qu'il réussissait à me cacher
Et j'écris ce texte pour me rappeler de mon enfance privilégiée
Ce n'est pas la constance de nos souvenirs qui tourne dans notre tête
Ce ne sont pas des images qui défilent dans notre esprit mais peut être
C'est une force surnaturelle qui grave ces moments et qui les prolongent
Et on les oubliera pas même quand on vivra dans l'autre monde.