Souvent lorsque je suis seul face à mes pensées
J'entends un tintement entêtant, inquiétant,
Quelques accords mineurs faits de notes bercées
Par la morosité d'un rythme repentant.
Et je souffre en silence un espoir insensé,
Calme feu consumant les moindres de mes rêves,
Laissant une âme vide et un cœur offensé,
Condamnés à errer sans répits et sans trêves.
Ce sont les sanglots du temps
Qui emporte en s'envolant
La mémoire des instants
Pris dans son souffle brûlant.
Comme le vent d'automne à l'arôme de deuil
En cycle monotone entraîne chaque année
Et les feuilles au sol et la vie au cercueil,
Ferme le girasol à la fleur surannée,
Sonne le dernier cri des secondes mourantes,
Faible fracas des grains au fond du sablier,
De ces chagrins passés, de larmes déchirantes,
De souvenirs enfouis que ne peux oublier.
Et je lis dans le miroir
Éthéré de ma mémoire
Les reflets de désespoir
En qui je ne voulais croire.
Temps perdu que je ressasse
Alors que présent trépasse
Que le fil du destin casse,
Au chaos laissant la place.
Quand fondent les échos de ces longues secondes,
Quand l'onde de raison à l'horizon qui gronde
Entaille mon égo de ses lames profondes,
Noyant dans chaque larme une image inféconde,
Quand partout je ne vois qu'un monotone gris,
Quand le flot lent du fleuve aux effluves fleuries
Soudain me semble empli de cadavres aigris,
Qui révèlent du sort toutes les fourberies,
Chaque infime mouvement
D'aiguille sur le cadrant
D'une horloge lentement,
M'entraîne dans son courant,
Vers la fin de ma vie,
Le néant infini,
Trépas de toute envie,
Bourreau indéfini,
La sérénité
D'esprits condamnés,
La fatalité
De ces jours fanés,
Songes brisés,
Assassinés,
Maux attisés,
Mots calcinés,
Éphémères,
Réfractaires,
Victimaires,
Délétères,
Mystères
De vers,
Austères
À terre.
Sonne
L'heure,
Tonne,
Pleure,
Le
Cœur
Se
Meurt.
Écrit par Florent
La beauté de la vie réside dans le sens que l'on veut lui donner.
Catégorie : Divers
Publié le 04/06/2014
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Pfiouuu c'est grandiose... Par contre les "t" en trop ?! J'ai pas compris. :/ |
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manupain |
bonjour très cher ami Florent et merci pour ce merveilleux poème, qui a du vous coûter du travail et du temps, magnifiques allitérations, en "t" en "d" en "f" qui bourdonnent à l'oreille comme des chants d'oiseaux, la mélancolie y est elle constitue le fond douloureux du tableau, qui ressemble en calligraphie à un tourbillon de vent triste, à la base fine et qui s'élargit vers les cieux ou culmine le vers "souvent lorsque je suis seul face à mes pensées " et la base rétrécie est faite d'un coeur qui se meurt...bravo encore une fois très cher Florent pour cette réussite et ce travail de maître... bien à vous zeste |
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zeste |
Merci cher manupain pour ce compliment. Concernant les "t", j'ai essayé de rendre l'aspect piqué de ce tintement, comme le "tic-tac" d'une horloge. Merci très cher zeste pour ces superbes éloges et cette analyse détaillée. ce poème m'a en effet demandé plus de temps que les précédents, et de plonger en moi-même pour en extraire des sentiments enfouis. C'est en fait la première partie de ce qui deviendra un jour, si Chronos et les Muses sont avec moi, un triptyque allant peu à peu vers plus d'optimisme. Bien à vous. Florent |
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Florent |
Mille bravos pour ce splendide poème, très cher Florent, qui révèle en vous une puissance de composition que vous teniez bien en réserve ! Il y a là des échos du cher Baudelaire et de Hugo, car vous savez attiser l'humeur amère de la mélancolie, répétant comme un châtiment, et jouer dans le même temps avec la longueur des vers qui s'affinent vers la fin, produisant une constriction qui est comme le resserrement d'une gorge offusquée. C'est aussi la répétition multiple des rimes qui oppressent le lecteur, par leur caractère de fatalité. Et bravo aussi pour ce vers : "Quand le flot lent du fleuve aux effluves fleuries", que les allitérations bercent en harmonie imitative. Oui, il y a là une somme d'un travail artisanal de belle facture, et ce n'est que le début d'un triptyque, j'attends avec impatience la suite ! Cordialement. |
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jacou |
Beautés, recherches, talents que sais-je encore! C'est du grand art. je ne sais que dire devant une telle merveille. Lire et relire voilà un plaisir que je ne manquerais pas de m'offrir. félicitations vous cher Florent. Cordiales pensées et respects. CRIS |
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CRIS |
Merci beaucoup, très cher jacou, pour cette analyse et ces compliments qui me vont droit au cœur ! J'ai en effet essayé de mieux composer ce poème, de lui donner une identité propre, au lieu de seulement laisser courir les mots comme je le fait souvent. J'espère pouvoir publier la seconde partie d'ici environ une semaine, pourvu que je trouve assez de temps pour m'y plonger. Merci beaucoup très chère CRIS pour vos éloges inspirés et inspirants. Savoir que ses lecteurs aiment lire ses vers est la plus grande joie dont un apprenti poète tel que moi puisse rêver. Bien à vous. Florent |
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Florent |
Merci beaucoup pour ce poeme, c'est impressionnant !!! Merci ! | |
Eleidora |
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