Le lion Simba Premier prononce un grand discours,
Juste pour rappeler qu'il est toujours le roi,
Entouré de tous les animaux de sa Cour…
Paraît qu'y a un buffet froid.

Pendant ce temps, a lieu une course-poursuite
Entre Andy-Mowgli et un coléreux héron.
L'espiègle adolescent, voulant faire le pitre,
A traité l'échassier de face d'autruchon.

Le roi Simba continue son laïus
Pendant que chez ces sujets, l'ennui croît.
Gibbons, cobras, faucons pensent en chorus :
Alors, ça vient, ce buffet froid ?

Andy-Mowgli, jambes agiles, pieds solides,
Perd cependant du terrain devant le héron.
Un Shere Khan dans le moteur, puissant bolide,
L'oiseau veut lui donner une bonne leçon.

Le speech du roi Simba est bien rébarbatif.
La grammaire lionne est mise en piteux état.
Il massacre auxiliaires, accord et subjonctifs.
Z'êtes sûrs qu'y a un buffet froid ?

Andy-Mowgli va se cacher sous une tente,
Plantée sous sa hutte ; le héron l'y rejoint.
On devine les coups, la bataille effarante ;
Sous la toile, la forme du bec et des poings.

Simba termine par son envoi sur la gloire,
L'amour de la couronne, du sceptre et d'autres joies.
Les animaux applaudissent… Il se fait tard.
On va le déguster, ce buffet froid ?

Andy-Mowgli brandit, avec un grand sourire,
Trois plumes du héron, qui n'a plus fière mine.
Merci, l'ami, j'en avais besoin pour écrire
A mon correspondant de la jungle voisine.

Devant leurs plats, leur verre, les animaux se disent :
Au fond, j'ai bien aimé la causerie du roi…
Moi aussi… J'ai pas tout compris, je le précise…
Mais il est pas terrible, ce buffet froid !