O toi qui m'accompagnes depuis mon plus tendre âge,
Mon lutin plein d'idées, mon ange du Bizarre,
Tu t'infiltras en moi, enfant timide et sage
En ne pensant déjà que bigorne et bagarre.

Voyant le Chat Botté, chaussé, pantalonné,
Tu rêvais qu'il se batte, c'était ton idée fixe,
Avec les villageois desquels il s'approchait.
Toute confrontation pour toi devenait rixe.

Devant la photo d'un bellâtre au torse nu,
Tu songeais à un ring, tu pensais à du sport,
Tu te bagarrais avec lui sans retenue.
Mon elfe, pur esprit, quel diable as-tu au corps ?

La jolie jeune fille en jeans et débardeur,
Rieuse, délurée, un peu garçon manqué,
Il n'en fallait pas plus, farfadet bagarreur,
Pour que tu l'imagines luttant dans la mêlée.

Moi qui ne ferais pas de mal à une blatte,
Je partage tes rêves, belliqueux korrigan
Qui adore quand les personnages se battent.
Pourquoi vis-tu en moi, fantasmeur intrigant ?

Mais je sais qui tu es : tu es mon équilibre.
Tu es le contrepoids de ma timidité.
Tout cet imaginaire m'aide à me sentir libre,
M'apporte dynamisme, folie, alacrité.

Moi, le distrait affable, le prof peu redoutable,
J'ai besoin de cette présence fantomale.
On pourrait en tirer le sujet d'une fable
Intitulée le Bagarreur et l'Amical.