Foule la terre, m'a-t-on dit... Tu gouteras l'amertume de tes frères
Tu sentiras sur tes épaules, la boîte ouverte de Pandore
Tu fuiras tes paires, comme la fleur fuit le feu
Tu survivras dans un monde qui n'est pas le tien
Tu chanteras pour des ombres qui ne valent rien
Tu fuiras ton cœur, comme le vampire fuit le pieu
Tu sentiras sur tes lèvres, les cendres d'un corps

Ouvre les yeux, ferme les yeux, m'a-t-on dit...
Tu n'y es pas, regarde au fond de toi "Tu peux le faire", "Tu es quelqu'un de bien"
Tu ne veux pas, tu n'es rien
Tu y es, regarde au fond du marais "Non n'y vas pas', "Tu es bien là"
Vas-y, tu n'es plus là...
Ouvre ta bouche, ferme ta bouche, m'a-t-on dit...

Cours, sans regarder derrière toi, c'est inutile
Car le monstre que tu fuis est en toi
Car le monstre que tu nourris fait loi
Cours car dans les limbes infinis tu feras asile
Tu seras seul, seul garant de tes péchés
Alors plonges, plonges dans cette écume noire
Les temples de ta vie sont désormais le nid de la grièche
Ta pensée sombre dans l'occultant désespoir
Oublie-les ! Tous, démons aveuglés

Alors plonges, plonges dans ces viscères écœurantes
Tu y verras alors l'objet de tes plus profonds griefs
Regarde un peu plus, tu y es presque, ça te hante !
Regardes, tu le vois ! Oui... c'est un miroir.