Mer de larmes des terribles et orgueilleuses campagnes,
Escarmouches vaniteuses flattant l'égo d'un fou;
Affrontements sanglants aux ivresses de champagne;
Esprits rongés de peur et corps dévorés par les loups.
J'observe ce chaos, un frisson me parcourt.
Combien braves étaient sans doutes ces hommes gisant-là,
Si loin de leur famille ils sont morts pour un Roi.
Je ris de ce spectacle et contemple les vautours,
Disputant aux corbeaux de petits bouts de chair,
Leurs becs tranchants aiguisés telles les lames de fer
Dont se servirent les hommes pour s'entretuer ce jour,
Et dont les plaies ouvertes à l'oeil valaient le détour…
Un cadavre tout blanc me fixe, l'air mauvais.
Que cherche t-il en moi ? Souffrance ? Désolation ?
Il ne verra rien de tel, si il savait !
Que sans nul étant d'âme j'acceptais l'abjection
De l'avoir envoyé massacré sur cette plaine.
Combien brave était sans doutes cet homme gisant-là,
Très loin de sa famille, il est mort pour un Roi,
Sa femme en éprouvera une immense peine…
Et le Roi n'en aura cure, et contemplera
Son corps par les charognards se refaire mourir…
Et peut-être qu'un frisson le verra parcourir…
Il fuira au palais… Ce soir… Ce Roi, c'est moi.
Écrit par Etienne de Mirage
Le coeur est une langue qui se passe de mots.
Catégorie : Evasion
Publié le 27/12/2019
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Excellent Étienne ! Entre Villon et Shakespeare vous placez l'ambition de ce poème réminiscent brillamment de tous les regrets que les hommes de pouvoir camouflent. J'adore cette évocation et sa surprise en twist final ! Je dépose en favori un poème qui m'émeut. | |
jacou |