J'aime lorsque les robes longues
Remontent en claires vagues
Sur les genoux féconds
Vers le gouffre adorable.
Lorsque les filles laides
Redeviennent jolies
Sous les lunes de fêtes
Elles offrent leurs sourires.
Quand les coeurs bleus se couvrent
D'un manteau de nuages
Et que les mots qu'on couve
Naissent en longs orages.
J'aime lorsque les courtes robes,
Métamorphose divine !
Sont blanches, et chastes, dans l'aube
Et lors des joutes fines.
Lorsque les yeux fermés
Revoient enfin les femmes
Sous les flambeaux dorés
Loin des regards infâmes.
Quand près de Notre-Dame
(La meilleure de la ville)
L'on paie notre sésame;
Une pièce : elle est gentille !..
J'aime sous les lueurs fantômes
Des réverbères hautains
Que les hommes soient des hommes
Et les femmes le matin…
J'aime, enfin, ton visage
Angélique et naïf :
Vois les catins sans âge
Aux ruines des espoirs vifs !
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Écrit par Etienne de Mirage
Le coeur est une langue qui se passe de mots.
Catégorie : Amour
Publié le 27/11/2019
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pourtant à 15 ans un ami me dit au bal "une simple beauté arrachée au sommeil " en me comparant aux filles des bourgeois enrubannées une femme peut être naturelle comme le matin si elle n'est fardée que de l'extérieur |
marinette  |
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Ce n'est pas tout à fait ainsi que je voyais les choses dans ce poème. Je voulais dire que lorsque le soir tombe tous les hommes, toutes les femmes changent et de regard et de visage. Quand elle n'est pas due à un malheur, la déambulation dans les rues le soir je la vois en fêtes, en rires, en alcools aussi, et qu'une fois passés les premiers temps du soir on était plus sincères. Mais tout ce que tu dis Marinette est très vrai, c'est sûr ! |
Etienne de Mirage  |
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C'est un poème chantant, superbe, enjoué, qui donne à regretter le printemps où les filles raccourcissent leurs tenues en découvrant gambettes et bras, et l'évocation de la Notre-Dame me touche aussi, ce double phare au centre de la ville. Merci Étienne pour ce talent brut qui est vôtre ! |
| jacou |