Dialogue avec Rainer Maria Rilke
« N'élevez nulle stèle. Laissez la seule rose refleurir chaque année à sa gloire » Rainer Maria Rilke.
Gouttes de sang, d'encres, une, deux, trois…
Tombées des doigts de Dieu, d'un bébé sur un champ labouré.
Scintillements vifs sur la terre noire
Qu'un voile de transparence, de silence, vient recouvrir,
Qu'un aventureux ruisseau vient creuser,
Avant de chuter comme au bout du monde, jusqu'au nouveau monde, qui s'étend plus loin dans l'œil du cœur.
« Je sens que travailler, c'est vivre sans mourir. » Rainer Maria Rilke
Voilà le brouillard, clapotant d'Un, décuplant mutuellement.
Réciprocité bouillonnante qui enfante rapidement de roches verticales.
Dans les explosions, des jubilations attendent notre reconnaissance.
Soutenus l'un l'autre, au cœur crachant, contentant.
« Les anges, (dit-on) ne savaient pas la plupart du temps s'ils allaient au milieu des vivants ou des morts. Le courant éternel déchire les deux domaines de tous les âges et les emporte et les recouvre de sa voix tous deux. » Rainer Marie Rilke- Élégies.
Ô rose, que connaît ma gorge et ta voix encore indistinctement blanche qui s'y enfonce. Je vois encore les traits bruns (terreux) horizontaux que tu as projetés de ton immobilité étirée. Voici le champ de coton et les nuages qui donnent le bleu céleste et le rouge incandescent du soleil. À moins que cela ne soit que mon ventre ?
« La légende est-elle vaine, qui dit que jadis dans la plainte pour Linos la toute première musique, s'est risquée à traverser l'aride stupeur, et d'abord dans l'espace encore effrayé, qu'un jeune homme presque divin avait pénétré brusquement pour toujours, le vide alors en chaque balancement chavirant, maintenant nous émerveille, nous console et nous aide. » Rainer Marie Rilke- Élégies.
Oui, larmes de joie, de lumière et la terre prête qui entière chante et ces chants battissent des étagements transparents dans l'air et plus haut deux oiseaux qui me fraternisent, poitrine battante, planante, oui, le temps meurt sous mes paupières, dans ma boite crânienne enchantée, les bras tremblotants, les joues fendillées, la taille juste verticale, immense.
Emmanuel
http://demoncoeuratoncoeur.wordpress.com/
Écrit par Emmanuel
« N’élevez nulle stèle. Laissez la seule rose refleurir chaque année à sa gloire » Rainer Maria Rilke.
Catégorie : Duo
Publié le 16/04/2014
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très beau travail..j'adore le fond, et , la forme! | |
Abdel |
>Merci pour ce beau partage. | |
rebecca |
Bravo ! Tout ange est terrible et le poète doit se hisser en un long combat sans faiblir avec lui. Ce dialogue est superbe, et demande à être relu maintes et maintes fois pour être saisi dans toute son acuité. Merci Emmanuel, vous n'avez peur de personne ! |
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jacou |
Un poète que je connais peu mais que j'aime beaucoup... Pour le moment,pas tout à fait chez Moi,je vous promets de revenir vous lire,comme il faut... Alors,en attente de le faire,je vous mets ça,car je sais que vous connaissez et aimez... Merci à vous! **************************************************************** https://www.youtube.com/watch?v=WehksQwp7L0 |
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khaledpo |