Laissant mes pas m'emmener loin sur les chemins,
Je foule du pied le blé et les herbes du foin.
Je suis tel l'alouette, ou bien la brise du vent,
Un sournois Gypaète, ou bien le soleil levant.

Je vais sans nulle attache, de pays en pays,
Et le poids du temps glisse sur mes habits venteux.
Dans ma main nulle hache, juste un manche de buis.
Ici je suis manant, et là je serais gueux.

Je n'ai pas de pays, je cours de tous côtés,
Je suis le vagabond dont la route est le corps.
Mon bagage est léger, il est percé et vide.

Tantôt je suis là, et tantôt j'ai été,
Et bien tous m'oublieront jusqu'au jour de ma mort.
Telle est la vérité, je suis un Apatride.