Portrait des gens qui passent et me laissent en écho
Une partie d'eux-même, instantanés fugaces
Que je viens retranscrire par le biais de mes mots
Avant qu'en mon esprit leur image ne s'efface.

Une femme vient poser sa main sur son enfant
Protégé en son sein, attendant le moment
Où il pourra sortir et affronter le monde
Et je capte son cœur, l'incrustant en ma ronde.

Un vieillard face à moi assit, un peu perdu
Les épaules affaissées, les yeux frôlant le sol
Je le sens effrayé, a moitié disparu
Dans les sentiers lointains où les âmes s'étiolent.

Une enfant ennuyée raconte à son amie
Qui l'écoute impuissante loin là-bas à Paris
Les malheurs d'une fille par trop civilisée
Dans une vieille ville ternissant sa beauté.

UN homme assit plus loin s'agite étrangement
Un coup d'œil et je vois que ce sont là ses mots
Qu'il laisse échapper sans doute inconsciemment
En écrivant, rageur, un enflammé texto.

Une jolie jeune femme qui ressent mon regard
Semble s'en rengorger et essaye sans fard
D'aviver le désir sauvage de mes sens,
Assumant de son corps la féminine essence.

Un enfant voyant ça, me regarde ébahi
Et essaye soudain d'imiter ma posture
Et je me dis un temps que j'ai mis en sa vie
Un moyen un beau jour d'avoir une aventure.

Mais moi j'ai Coralie, et je descend du bus
Songeant à l'ironie manœuvrant tant et plus
En ces vies se croisant au fil de leurs errances
Sans comprendre vraiment combien ils s'influencent.

Le 16/06/11