Si et seulement si vous n'avez pas de son sur votre ordinateur vous pouvez vous dispenser d'écouter ça en me lisant: http://www.deezer.com/listen-563873.
Si vous avez simplement la flemme, ne me lisez pas tant qu'elle ne sera pas passée, vous m'obligeriez.

Je viens ici pour vous parler de tolérance
Je viens vous raconter ce qui est un non choix
Imposé par la vie au fin fond de l'enfance
Et dont les autres font cette si lourde croix
Portées par des gens biens, trop marginalisés
Pour avoir le malheur d'oser aller aimer.

Je viens de ma colère allumer le brasier
Beaucoup trop étouffé au fil de l'impuissance
Et violenter mes mots pour conter la souffrance
De ceux qui parmi vous osent s'en aller oser
Devenir les amants de ceux que parmi vous
D'autres peuvent adorer sans en payer de coût?

Car on peut être un homme et en aimer un autre
Et même être une femme se moquant bien de votre
Désir de la voir suivre la voie toute tracée
Où ces maudits croquants croisés par l'Auvergnat
Ne voudraient que trop voir s'éloigner à grand pas
Cet amour où s'échoue leur morale étriquée.

Car ils ne conçoivent pas qu'on puisse vouloir comme autre
Celui dont l'apparence est semblable à la notre
En dépit de l'attrait de cette différence
Tellement adulée et compenser l'absence
Par un corps identiques plutôt que dans celui
Dont ils préfèreraient tellement qu'il soit choisit.

Et oui moi qui le dit je suis un homme à femme
Et je le revendique, mais je ne vois nul drame
Devant l'amour que porte mon très grand petit Frère
Celui qui le rend beau, celui dont il est fier,
A un autre garçon dont il a fait sa vie
Et qui le lui rend bien, et qu'ils en soient béni.

Oseraient-ils me dire que l'être dont je m'inspire
Lui, ma seconde muse, lui qui chante nos maux
Serait un sous humain gâchant l'air qu'il respire
A exister ainsi et rendre beaux les mots
Avec la voix d'un Ange venu sur cette terre
Alléger en leurs cœurs le poids de leurs misères?

Oseraient-ils me lire et se laisser toucher
Par le poids de l'amour en mes vers instillé
Pour pouvoir en conscience ensuite venir me dire
Ce qu'il y a de sale en deux êtres qui s'aiment
Et qui choisissent ainsi de s'en aller écrire
Au rythme des saisons un merveilleux poème?

Oseraient-ils surtout enfin les laisser vivre
Des vies qui leur ressemblent plutôt que de chercher
Ainsi à trop brider cette force que Gaïa
En sa grande sagesse a choisi d'orienter
Sur cette route qui au fond les guidera
Vers leur autre moitié, la seule qui les enivre?

Et eux, que feraient-ils si enfin pour finir
Un beau jour ils apprennent les penchants
D'un enfant, d'un frère, d'un quelconque parent?
Pointeraient-ils le doigt, oseraient-ils les bannir
De leurs âmes asséchées ne voulant plus aimer
Ce qui était pourtant leur auguste fierté?

Et eux que feraient-ils, enfin, et songez-y,
Si au fond de leur cœur, comble de l'ironie
Se nichait un secret qu'ils considèrent honteux
Et qui les pousseraient à assumer le feu
Qui nait quand une main qui ressemble à la leur
Vient presque incidemment les frôler par erreur?

A mon frère.

Une plume de Dehorian

Le 05/04/11