Reddition
Quand je l'ai rencontré, posé comme une bûche
Sur ce trottoir mouillé attendant l'autobus
Dans mon crâne de piaf c'était comme une ruche
De petits vers mauvais tout encore en rébus
De ce fait me croyant, bien au-dessus des autres
Je vais l'invectiver et puis, je me retiens
Il fallait être fou ou bien trop bon apôtre
Pour admettre in petto qu'il s'agissait d'un chien.
Un chien me direz-vous, qui attendait un car ?
Un car de ces banlieues qui crèchent dans les brumes ?
Oui ! Et comme il commençait à se faire un peu tard
Je l'ai pris dans l'auto j'avais peur qu'il s'enrhume.
Il a été surpris. « Personne ne s'arrête
Jamais pour prendre un chien qui attend l'autocar
-Moi si, lorsque vraiment j'ai très mal à la tête
Car je me fous pas mal que ce soit un tocard.
-C'est beaucoup me prêter, mais Monsieur exagère
Sans doute. Je ne suis levrette ni levron
Si je suis comme ça et ce sans proligère
C'est que la poésie m'a changé en poivron.
-Poivrot ,vous voulez dire ! L'haleine est édifiante !
-Je reconnais bien là le souci du détail
Dit-il. Mais apprenez qu'à rime stupéfiante
On peut vous opposer : « Etes-vous du sérail ? »
-Il ne faudrait pas croire que parce que je m'arrête
Récupérer un chien sur le bord d'un trottoir
Je sois la Traviata ! Même si l'on me prête
Beaucoup trop de faux pas dedans ce grand foutoir."
Là, il semblait choqué. Mon ire trop directe
Le rendait soupçonneux, ces joues prirent un fard.
On passait Saint Germain. … « Sans que ça vous débecte
Dit-il, mon pauvre COOOOn ! Je suis chez GALLIMARD ! »
CS
Écrit par CharlesSABATIER
Branleur MONDAIN.
Catégorie : Evasion
Publié le 19/11/2019
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J'aime bien l'échange entre vos vers et le com de Marinette, c'est très spirituel tout ça ! Laisser un chien sur le bord de la route, c'est indélicat, le sauver c'est un bel acte pour un poivrot ou un poivron, encore faut-il avoir les yeux en face des trous ! Spirituel et édifiant ! | |
jacou |