Les Regrets n'empêchent pas vraiment d'avancer,
Ils ralentissent juste un peu la course,
A s'en dire qu'on est plus si pressés d'arriver,
Qu'il est parfois bon d'hiberner comme un vieil ours.

On gagne en sagesse, on accepte que rien ne dure,
Chaque chose en temps sa valeur, bonnes comme mauvaises,
Qu'une hydre veille en chacun de nous et chaque plaie suture,
Soigneusement, que la prochaine puisse s'installer à son aise.

On regarde passer les nuages sans même plus penser à la pluie,
On se laisse bercer par les vents, embarquer par les courants,
Des débris d'horloge au milieu des gravats, on n'a peut-être qu'une vie,
Voire même si courte qu'il paraît futile de se faire du mauvais sang.

Qu'enchaîner les danses et les styles devient un plaisir,
Si tant est qu'on en trouve les partenaires adéquats,
Si tant est qu'on accepte de ne souffrir ni d'en faire souffrir,
De faire de vivre et d'aimer des verbes de Loi.

Qu'importent les écorchures, les cailloux dans les chaussures,
Une simple pause peut nous dévoiler de secrets chemins,
A qui détient yeux et coeur ouverts à l'aventure,
A qui sait qu'aujourd'hui sera toujours moins riche que demain.

Mon corps tatoué de tous ces souvenirs,
D'une errance en forêt, d'une foulée sur les braises,
D'une religion qui ne craint ni le meilleur ni le pire,
A ma table, chacun aura sa place, même si treize.

Nulle question ici de prêcher ou de convaincre,
Qu'un choix vaut mieux qu'un autre, la vertu ou la souillure,
Car si des deux je veux être le cri comme l'empreinte,
Qui pourrait m'en détourner, Dieu ? Diable ? Même pas sûr...