Crois-tu pourrir le monde,
A crier à tort et à travers,
Ta haine pour ton prochain,
Ton mal-être d'aveugle et sourd.

Tu brandis ton poing derrière le mur,
Tu jettes des pierres sur du béton,
Tu écris soi-disant ce que tu saignes,
Mais ta peinture coule plus que le sang de tes veines.

Tu te crois chef en parlant seul,
Dans une cave avec des rats comme co-locataires,
Tu vois en eux ceux que tu méprises,
Mais le ferais-tu s'ils pouvaient te répondre ?

Ta peine est palpable mais est-elle solide ?
Ta rage est valable mais crois-tu que les coups la justifient ?
Tu penses que crier préserve ta fierté de martyre,
Tu penses que tuer préserve ton instinct de survie.

Pourtant tu trembles comme une feuille,
Tu changes de trottoir dès qu'on te souffle dessus,
Tu te dis malade, incompris, dangereux,
Me crois-tu menaçant, agressif, venimeux ?

La cour du silence n'est pas un bon oratoire,
Elle ne renvoie que l'écho de ta propre folie,
Elle ne satisfait que la démesure de ton égo,
Et moi, me feras-tu taire pour continuer ce monologue ?

Je ne suis ni ta conscience, ni ton remède,
Pas plus un miroir ou une révélation,
Juste le témoin flou mais réèl de ton existence,
Et toi celui de ma consternation, peut-être de mon ignorance.

Apprends-moi les lames qui te lacèrent,
Les acides qui brûlent tes entrailles,
A défaut de te guérir, je pourrai chercher pour toi,
Quelque docteur de l'âme qui saura t'aider mieux que moi.

Ecouter est partie vitale du dialogue,
La révélation de nos compétences et de nos limites,
Donne le mal en échange du remède,
Tu pourras peut-être sauver quelqu'un si ce n'est toi.

Ma présence silencieuse est la preuve de ta non-solitude,
Accepte la sans te poser de question, ni attendre de réponse,
Elle est la lumière, le flambeau du relais de la vie,
Et c'est à mon tour de te le transmettre car aujourd'hui je n'en ai plus besoin…

14/08/2002