Il suffit d'un Rien,
D'une Goutte d'Eau sur une Braise Hypnotique,
Ou d'une Larme peut-être,
D'une Page brûlée pour ne jamais finir un Livre,
Ou refuser d'en finir.

Je ne me trahirai pas,
Pour une Reine qui se pâme devant un Faux Roi,
Pour une Veine qui se nourrit d'un Cœur Froid,
Pour une Foule qui s'incline devant Toi…

Si ma Peau te semble déjà trop peuplée,
Si mes Fissures te font plus que douter,
Qu'un Mal plus profond puisse en surgir,
Qu'aucune de tes Incantations ne saurait les y retenir.

Que tous ces Mots que je fais danser,
Ne sont que Diversions ou frivoles Orgies,
Que derrière ces Marionnettes trop agiles
Ne se cachent des Mains trop fragiles.

De ce Corps vieux de mille Ecorces,
Abritant un Cœur anormalement tendre,
Le Nez levé vers une Sagesse encore trop lointaine,
Les Oreilles offertes aux Vents, aux Bruissements des Sirènes.

Nul Besoin d'être grand pour exister,
Je ne serai peut-être jamais qu'un Buisson dans cette Forêt,
Abritant quelque Fourmi égarée ou Chenille timide,
Le Temps d'un Automne trop Gris, d'un Hiver trop Blanc.

On ne peut être déçu par ceux dont on attend Rien…
Déchiré que par ceux à qui l'on s'accroche par Erreur…
Les Vents n'arrachent que ceux qui s'obstinent,
Les Vagues n'engloutissent que ceux qui résistent.

Il suffit pourtant de ce Rien si insignifiant,
De ce Geste faussement pénible et salvateur,
180 degrés sur une Roue invisible,
Quitter le Sillon de l'autre pour retrouver le Sien.

Je ne me trahirai plus… j'y mettrai toutes mes Forces,
Pour traverser chaque Jour aussi nu qu'il m'est possible de l'être,
De l'Ecume des Océans au Sable des Arènes,
Du Vide de ton Regard aux Sourires qu'on m'offrira…

13/02/2010