Si j'ai pris cette clef,
C'est qu'elle ne nous met pas en danger,
Qu'elle n'ouvre aucune porte commune,
Qu'aucun de nous ne peut en déchiffrer les runes.

J'en ai aussi accepté le mystère,
La chance qu'un jour tout s'éclaire,
Le risque qu'elle devienne trop lourde
Et qu'à ses révélations mon âme reste sourde.

Pourquoi celle-ci et pas une autre,
Un secret espoir que ce soit la nôtre ?
Non, plutôt parce-que c'est toi qui me l'a tendue,
Du fond du regard, comme un mot tant attendu.

Tu portais ce remède en toi, sans même le savoir,
Alors que ce soit la main du destin ou le fruit du hasard,
Je saisis de toutes mes forces cette chance inespérée
De quitter la prison où j'avais choisi de m'enfermer.

Si aujourd'hui encore cette clef brûle de ton feu,
Que toutes ces étrangères portent ton sourire et tes yeux,
Chacune se révèlera en son temps et te laissera partir,
Vers les seuls bras qui savent t'aimer sans te mentir.

Puisses-tu me pardonner ces excès de foi,
Mais tu m'as redonné le goût, la soif de redevenir roi,
Et de tous tes exils, je ferai de mon royaume l'asile,
Si un jour, comme je le fus, la vie te rends trop fragile…

25/05/2005