Je ne veux pas mourir !
A chaque inspiration, une douleur colossale
Je ne comprends pas bien, j'ai mal, oui, j'ai très mal
Ma poitrine est en feu, je cherche à respirer
Tiens ! Je baigne dans l'eau, que m'est-il arrivé ?
J'entends autour de moi, un énorme fracas
L'eau est froide, je grelotte et mes yeux ne voient pas
Ils sont pourtant ouverts, je suis dans un nuage
Cà craque de partout, c'est un énorme orage.
Je crois m'être endormi, je suis ankylosé
Il n'y a plus de bruit, l'orage s'est calmé
Englué dans la boue, je ne peux pas bouger
Je sens battre mon pouls, ma tête va éclater.
Enfin ! Je vois, je vois ! Je suis dans la tranchée
Voilà je me souviens de ce qui s'est passé
Mon camarade et moi, on nous a mitraillés
Un franc-tireur allemand, dans un arbre, caché.
Mon camarade est mort, allongé contre moi
Je ne veux pas mourir, mon dieu protégez-moi !
Je me prends de panique et je voudrais crier
Ma voix reste muette, je me mets à pleurer.
Je pense à ma Marie qui m'attend au pays
La reverrais-je un jour ? La guerre est une folie !
Bien seule à la maison, depuis trois longues années
Mes souvenirs défilent, nous nous sommes tant aimés.
J'entends parler là-bas, ce sont des brancardiers
Ils s'approchent, je crois et je m'entends crier
Enfin ! Ils nous ont vus, ils ne vont pas partir
Venez à mon secours, je ne veux pas mourir !
Écrit par CRO-MAGNON
Être doué en quelque chose, le talent se travaille mais le génie n'a aucune règle apprise et impose son style.
Catégorie : Triste
Publié le 06/03/2019
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«Bien seule à la maison, depuis trois longues années» : j'ai beaucoup ri, car Marie dut probablement, malgré tout le poids de la mauvaise conscience et du jugement social, savoir parfois s'entourer (3 ans ! quand on est jeune ; idem pour les hommes), mais j'ai également été profondément attristé par le destin de ces hommes, si nombreux, tant en France qu'en Allemagne et dans de nombreux autres pays, hier et ajourd'hui, qu'une société toute entière sut et sait mettre dans cette situation. Ce franc-tireur allemand caché dans un arbre est finalement le seul qui aura accepté de dire la vérité au personnage principal de votre poème, et cela est désolant : la guerre tue. | |
AdA |
Ouff ! Ils sont là les brancardiers ... Bravo Olivier pour cette petite histoire , talentueusement contée ! |
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Yuba |
Le radeau de la Méduse, ton poème m'évoque ce tableau en fin de lecture, où comment s'accrocher à un bien frêle espoir d'être sauvé. Également, je songe à la chanson interprétée par Johnny Halliday, "Marie" ("oh Marie, si tu savais le mal que l'on nous fait...", qui est un chant que tout soldat de toute guerre peut entonner. J'apprécie ton bon poème où l'histoire petite a rencontré sa grande sœur, pour le malheur de son protagoniste. | |
jacou |