Sorcellerie,
O mon bon peuple va chasser les sorciers
Et les jeteurs de sorts, les nigromanciens
Les adorateurs du mal, les initiés
Poursuivez-les et lâchez les chiens !
Mes braves paysans, vous avez capturé
Ce suppôt de Satan et de sorcellerie
Comment as-tu eu ces pouvoirs dénaturés
Dans les vieux grimoires, les livres de magie.
Maudit ! As-tu pactisé avec le malin
Invoqué le démon, pratiqué rituels
Opéré maléfices, fréquenté catins
Car tu vas subir la justice criminelle.
Bastonnade, noyade, même pendaison
Cela est trop clément pour les faits reprochés
Préférons te laisser le choix, avec raison
Aimerais-tu être grillé ou embroché ?
Accusé ! Nous ordonnons pour tout jugement
Celui de Dieu, l'épreuve nommée Ordalie
Tu prends ce fer brûlant et marche lentement
Sur neuf pas, hélas pour toi, car tu as failli !
Amenez les fagots, dressez le bûcher
Mettez le feu et que brûle ce malfaisant
Que les flammes de l'enfer viennent lécher
Son corps meurtri et qu'il retourne au néant !
Vers l'An mil,
Vers l'An mil, on a vu poindre à travers, champs
Et forêts, campagnes et chemins, les maladies
Famines, le pire des maux, en pays Franc
La peste noire, nombreux perdirent la vie.
En ces temps obscurs, le mal est partout présent
La peur du leu, ce mangeur de femmes et d'enfants
Ce loup qui fait frémir d'effroi les paysans
Du Gévaudan, les puissants comme les manants !
Le glas funèbre d'une cloche, les sanglots
De pauvres gueux, devant le funeste gibet
Où le corps démembré, d'un vulgaire maraud
Reçoit même mort, moqueries et quolibets.
Le petit peuple croit en Dieu, sauver leurs âmes
Du péché, œuvre de Satan, le rend capon
Malgré les hérésies et les schismes, d'infâmes
Bûchers furent dressés, sans aucun pardon.
Gens de misère, au dur labeur, pour des seigneurs
Des serfs aux vilains, ils doivent pour eux, trimer
Suer sang et eau, pour le profit des saigneurs
Le destin n'était pas gai pour les opprimés !
Vil Maraud,
Tu as été arrêté, emmené par les gens d'armes
Mis en geôle, as-tu été molesté ? As-tu subi railleries ?
As-tu été questionné ? Tu as eu mauvaise fortune
Vil Maraud, vilain, croquant ! Veux-tu trépasser
Morbleu ! Tout n'est que vilénie et tromperie
Tu offenses la gente Dame, sa majesté le Roy
Veux-tu en découdre, subir la loi du Talion
Être châtié, bâtonner, violenter et subir châtiment
Sur-le-champ, pour avoir voler dans une enseigne
Ou échoppe, as-tu la souvenance des noms
De tes compagnons et compères, de ces brigands
Tout n'est que balivernes, sornettes et diableries
Aurais-tu l'outrecuidance de blasphémer ?
As-tu transporté ton butin, dans ta carriole, ton charroi
A travers la contrée, combien de pieds, de lieues, as-tu parcouru ?
Dieu te bénisse ! Le ciel soit loué ! Tu avoues ton forfait
Quand l'astre du jour poindra, tu partiras par vaux
Tu retourneras à ton labeur, ta corvée, ta besogne
Nous t'accordons miséricorde et tu paieras la dîme
Tu n'auras point un sou, écu, sesterce, denier, ou pistole
Rien ne sortira de ma bourse, tel est mon jugement
C'est selon votre bon-vouloir, mon seigneur !
Écrit par CRO-MAGNON
Être doué en quelque chose, le talent se travaille mais le génie n'a aucune règle apprise et impose son style.
Catégorie : Amitié
Publié le 24/01/2018
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Je me suis régalée, j'en avais demandé plus, j'en ai eu ! pour mon plus grand plaisir... Merci beaucoup Olivier, vive l'époque du Moyen-Age ! | |
grêle |
Si ce n'est mon épée, ma plume est à ton service, pour te plaire Marine ! | |
CRO-MAGNON |
superbe évocation du moyen-âge avec ta plume précieuse qui fourmille de détails croustillants merci olivier:) | |
romantique |
Merci pour les commentaires qui ne sont pas du moyen-âge et en encore moins de bas étage ! | |
CRO-MAGNON |
Dur époque... | |
eric |
Excellents poèmes. J'aime beaucoup quand tu abordes ce temps que tu manies comme il se doit. Bravo Cro ! | |
suane |
Merci Princesse Suane | |
CRO-MAGNON |
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