Un soir d'hiver glacé vient de s'installer.

Au-dessus des plaines, des champs,
Des arbres fantomatiques, des bois enchevêtrés,
Des vallons argentés, des rivières figées,
Frissonnant sous un blizzard déchaîné,
La neige, fidèle amante de l'hiver, s'est annoncée.

Au crépuscule orangé, des volées d'oiseaux
Dessinent des mosaïques mouvantes, surprenantes.
Longtemps ils s'agitent en guise d'adieu au soleil déclinant,
Fuyant vers des cieux plus cléments.

Ocre, rouge, corail, pourpre,
L'horizon s'enflamme autour du disque vermillon.
La glace scintille invitant les « joailliers des cieux »
A parer la planète "terre" de flocons étoilés,
D'aigrettes de givre,
De pendeloques brillantes,
De toundras parées de voilures glacées, étincelantes.

Même les nuits sans lune, une clarté opaque scintille,
Embrasant de mille feux les lacs, les terres, les îles,
Immensités glacées, fragiles, convoitées,
Splendeur d'un monde encore insoumis,
À la fureur et la bêtise humaine.

Humble contemplatrice je me glisse
Dans ce spectacle unique, fantastique,
Inlassable renouvellement
De la plus somptueuse et rigoureuse des saisons.

CRIS