Mon nom est Bouilloire Noire, chef des Cheyennes,
Mon peuple m'a demandé de les guider,
Quand nous dûmes fuir les terres anciennes
Lorsque les démons blancs eurent décidés
D'éradiquer les nations indigènes.
Plusieurs fois avec eux j'ai traité
Toujours ils nous promettaient calme et paix
Mais d'être leurs terres ils ont décrété
Alors dans leur voix pleine d'irrespect
Le mensonge s'est à jamais reflété.
Je savais bien trop que faible nous étions
Que notre peuple ne pourrait pas lutter
A armes égales dans cette rébellion
Et risquer ainsi d'être persécuté
Dans une guerre sans compromissions.
Ainsi j'ai choisi la diplomatie,
Ces terres, j'ai admis d'abandonner
Face à la trop dure suprématie
Des visages pâles, serais-je pardonné
D'ainsi, sur notre fierté s'être assis ?
Hélas, ce ne fut pas au goût de tous
Les Chiens Soldats m'ont ainsi réfuté
De ne pas aller à la rescousse,
De ne pas avoir été plus futé !
Les blancs il fallait que je repousse !
Mais que peuvent bien nos tomahawks, nos arcs,
Contre leurs fusils et leurs longs couteaux,
Et de l'amitié, j'avais la marque
Dont le Grand Père Blanc m'avait fait cadeau
Jamais, je n'aurais dû croire ce monarque !
Mes frères Chiens Fous ont, contre mon gré
Les colons Blanc assailli, ces déments
Envahissant nos montagnes sacrées
Pour le métal jaune, uniquement,
Les rendant fous, prêts à se massacrer.
Ils nous dirent "Tant que l'herbe poussera
Et autant que les rivières couleront
Et le drapeau sur le camp flottera
Toujours nos deux nations en paix seront"
Chef Long Couteau tout ceci oublia :
Nous étions paisibles au campement d'hivers,
Les braves étaient partis à la chasse
Les autres vaquant à des travaux divers
Ne doutant point de ce qui se passe
Personne n'imaginait un tel calvaire !
La prairie vêtait son morne manteau
L'hiver arrivait, tout était plus triste
A Sand Creek, l'herbe jaunie du plateau,
Le temps doux fuyant le long des pistes,
Comme le hennissement de nos Pinto.
Les femmes vinrent me prévenir en courant
Qu'il y avait beaucoup de Tuniques Bleu
Sur la plaine, dans le lointain mourants.
Je décidais d'aller par devers eux,
Drapeau américain au vent flottant.
Sitôt fussè-je sorti du campement
Qu'un sourd et bref bruit se fit entendre
Se prolongeant dans un long sifflement,
Le terrain près de moi vola en cendre,
Mettant fin aux palabres violemment.
De rage, je jetais leur maudit drapeau
Et prestement vers le camp je revins
Criant de fuir rapidement ce fléau,
Femmes et enfants coururent comme des ovins
Fuyant ce vindicatif troupeau
Mais rapidement avec leurs chevaux
Ils nous rattrapèrent et furent sans pitié
Des enfants, ils firent gicler le cerveau,
Des femmes furent tuées, beaucoup furent violées
Jamais n'ai connus de pires rivaux !
Nous nous réfugiâmes derrière des talus
Mais des guerriers bleus cet infâme chef
De notre sang était bien trop goulu
Avec ses canons tira derechef
Nous sûmes notre vie alors révolue.
Lorsque tous cela fût enfin finit
Nos frères et nos sœurs ayant survécus
Furent témoin de la pire ignominie
Les soldats mutilèrent les corps vaincus
Faisant preuve d'une violence infinie !
Puis à nos tipis ils mirent le feu
Beaucoup de prisonniers eurent étés pris.
A nos femmes et frères avons dit adieu,
Ils ont tous rejoint le grand esprit.
Nos Cœur resteront toujours avec eux.
Bouilloire Noir a parlé !
Merci d'avoir lu ce roman jusqu'au bout !
C'est un sujet qui me tient à cœur, car j'ai beaucoup d'affection
pour les peuples Cheyennes et Sioux, notamment, et tous
les natifs américains des plaines plus généralement.
Les Algonquins ont été semble-t-il les plus pacifiques
Et les plus arrangeant avec les blancs.
C'est bien triste de voir que cela se finisse dans des massacres
et des génocides comme celui-ci ou celui de Washita River.
Heureusement que les blanc ont connu Little Big Horn pour les
Remettre un peu en question (et encore…)
Le Colonel Chivington, menant l'attaque, a été traduit en cour martial
pour cela, mais n'a finalement pas été beaucoup inquiété.
Un officier de son régiment a refusé de porter l'attaque lorsque
Il a vu le drapeau américain flottant sur le camp.
C'est lui qui a fait la demande à la cour martial.
Il a été assassiné par un soldat qui, pense-t-on, était
A la solde de Chivington !
Je vous conseille de voir le très bon film "Le soldat Bleu" à ce sujet !
Des photos sur ce triste lieu :
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/3e/SandCreekCO.jpg
http://4.bp.blogspot.com/_0N2qZfBX3Go/TRUKb0GJq4I/AAAAAAAAAVA/pra0cXB4f-s/s1600/southeast+co+007.JPG
http://cdn.geolocation.ws/geolocation_media/panoramio/03264/p-032647151.jpg
http://lh4.ggpht.com/-3B86PwE3im0/Ta7lcNzpU8I/AAAAAAAB9aM/bl9KnJyZ3a4/s834/IMG_7166.JPG
http://static.panoramio.com/photos/original/23556639.jpg
http://static.panoramio.com/photos/original/8192625.jpg
http://3.bp.blogspot.com/_hF6uicPyJGo/TKUj_2AYOvI/AAAAAAAAARc/aFOFrfmMx1E/s1600/Sand+Creek+Massacre+site+1.jpg
http://4.bp.blogspot.com/_hF6uicPyJGo/TKUjvBm86jI/AAAAAAAAARM/PSiW8uS8ASc/s1600/Sand+Creek+Massacre+site+3.jpg
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Écrit par Bragi
Liberté est une insoumise que beaucoup d'hommes courtisent, mais bien peu embrassent
Catégorie : Triste
Publié le 23/02/2012
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Passionnant, merci ! |
Naoned  |
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Impossible de s'arrêter en plein récit, c'est palpitant ! |
| maline |
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Je n'étais pas sûr que j'irais jusqu'au bout, mais ça tient en haleine, c'est vrai ! |
eco-blanchiment  |
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Une page d'histoire bien documentée et sans doute pas facile à mettre en poésie . Super. |
| TANGO |
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Merci Beaucoup ! |
| Bragi |
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'tension avec les films quand même. J'ai vu le Soldat Bleu, mais la rigueur scientifique est loin d'étouffer le réalisateur : - il situe les faits en 1877 au lieu de 1864. - il change le nom du colonel Chivington. - il ne précise pas que la troupe de Chivington n'était pas l'armée régulière et que des soldats de l'armée régulière présents ont refusé de participer à l'engagement. Voici un vérritable article scientifique sur le massacre : http://www.chab-belgium.com/pdf/french/Sand%20Creek.pdf qui n'enlève d'ailleurs strictement rien à la barbarie des faits, mais c'est juste pour donner plus de poids à ton propos qu'un film commercial qui se plante à chaque minute. Quant à Custer, j'ai aussi appris pas mal de choses qui s'opposent à la vision d'un "horrible génocidaire raciste". C'est par exemple intéressant de savoir que quelques mois avant la bataille de Little Big Horn, Custer a été renvoyé de l'armée pour avoir pris haut et fort position contre le système des réserves en déclarant devant une commission «Les Indiens ne sont pas des bêtes, nous ne pouvons les parquer dans une réserve. Si j’étais de leur peuple je préfèrerais la vie sauvage et libre plutôt que des réserves.» Custer était un guerrier, mais pas un boucher sanguinaire comme Chivington. |
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Sorry, c'est mon commentaire mais j'ai été déconnecté. |
| blueberry |
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Oui, oui, je sais. L'Histoire et les histoires ne font pas souvent bon ménage. D'ailleurs, je pense qu'Homer pourrait en parler. Je sais bien que le film, et en général tous les films, même les documentaires, ne font pas montre de rigueur historique implacable. Mon texte est en effet assez inspiré du film (Black Keetle qui s'avance avec le drapeau américain et se fait canarder au canon, la médaille de la fraternité...), mais aussi de mon esprit et de ma propre interprétation et surtout ma propre sensibilité. Je ne présente pas ici une thèse d'histoire. C'est toute la différence entre la science et l'art, non ? Et puis c'est très délicat de parler de conflit ou de faits de guerres en y apposant une vision manichéenne dessus, car souvent les choses sont très complexes et pas forcément jugeable avec un point de vue unique et subjectif. |
| Bragi |
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Oui je me rappelle de la scène dont tu parles. Mais ce n’est pas ton texte que je critique, juste le film qui aurait dû être plus crédible dans certains détails de base. Sinon je comprends parfaitement ta démarche. J'avais fait un texte du même genre, sur le bombardement d'Atlanta (aussi un "exploit" des Tuniques Bleues). |
| blueberry |
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