L'aiguille grince et au couchant du midi
Sur les routes de terre, l'étrange clocher
Annonce les froides vêpres du lundi,
Du vieux village, oui, je suis cocher.
C'est donc sous le porche des érables tordus
Que froisse le gris métal des étriers
Les bêtes, venues de ces ports perdus
Soufflent au froid matin, je suis cocher.
Et quand le brouillard hurle sous le couvert
De la vielle branche de l'hêtre tourmenté
La roue tourne, écrasant les sombres vétivers
Le village, derrière, n'est plus, je suis cocher.
D'une main j'étrangle l'horizon de la plaine
Un homme à la redingote noire, vient de monter
Et au creux dans sa main, des vies humaines
De peur, j'ai pleuré, je suis cocher.
Maintenant, les villages de ma route sont fantômes,
Mon hasardeuse destinée m'eut éreinté
Et c'est le poids de milles âmes sur mes épaules
Qu'il ma confié. Je suis cocher.
Vers le lointain, j'ai roulé jusqu'au rouge couchant
Et c'est sur les routes en flammes de mon invité
Que, bien assis sur le vieux coche grinçant,
Du maître des enfers, je suis cocher…
Écrit par Biron
\'\'La poésie est une maladie du cerveau\'\'
Catégorie : Divers
Publié le 06/06/2011
|
Poème Précédent | Poème Suivant |
Divers à découvrir... | Poèmes de Biron au hasard |
Annonces Google |
Tout simplement magnifique mon cher Lord Biron.. | |
Petit capitaine |
Ca me rappelle ce conte breton, Karriguel an ankou. Très bien écrit, j'aime beaucoup. |
|
Dulac |
Quel étrange poème très joliment écrit ! Est-ce une ballade... une complainte... en tout cas je suis entrée à fond dans ton univers et je t'en remercie. Très beau style d'écriture, imagé, plein de sensations. | |
Marouette |
on image trés bien la scène mais le cocher des enfers c'est moins bien. | |
eric |
Un beau poème chargé d'images. | |
Nadine |