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Dans la tranchée bondée où règne le silence
Les soldats alignés attendent le signal.
Quand l'ordre retentit l'escalade commence;
Pour le silence aussi le moment est fatal.
Un caporal touché, dont le fusil s'envole,
Ses jeunes traits figés par un profond émoi,
Tombe en se renversant, fait une cabriole,
glisse, dégingandé, le long de la paroi.
On entend des fusils le crépitement vif;
Toute tête aussitôt se tapit et se terre
Tandis qu'avec fracas un engin explosif
En meurtrit, en découvre, en mutile, en enterre.
Trois cents hommes se lèvent et tombent en coup de vent;
La seconde d'après les deux tiers se relèvent
Pour se coucher encore, trois mètres plus avant,
Puis foncent à nouveau, et crient, et tirent et crèvent.
Sur la gauche des cris, sur la droite des râles,
Là c'est un cœur percé, là un front qui se fend,
Et quand passe sur eux la mégère aux yeux pâles,
Beaucoup l'ont espérée et nul ne se défend.
La nuit retentissait des plaintes des mourants
Tous seuls, éparpillés dans l'immense cloaque;
L'aube éclairait les morts, glaçait les survivants,
Le ciel bas rougeoyait dans le miroir des flaques.
La relève arrivait et s'installait dans l'antre
Comme le chien revient vers celui qui le bat.
Avaient-ils seulement du vin chaud dans le ventre
Ces guerriers harnachés pour le dernier combat ?
Le jour comme la nuit revenait les saisir
Apportant son fagot de peines et de souffrances;
L'instant d'une goulée était leur seul plaisir
Et l'heure du courrier la seule délivrance.
Il faut imaginer pour voir la différence
Tant ils étaient semblables et même ressemblants;
Ceux qu'on nommait poilus représentaient la France
Et leurs frères d'en face étaient nés Allemands.
Écrit par BUCOLIQUE
C'est dans le fait de donner qu'on trouve le plus de joie, car " il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir "
Catégorie : Divers
Publié le 09/11/2015
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