Par une nuit sans lune, on s'abandonne, on s'y adonne, on s'y délaisse...

Et viennent ces crocs d'argent qui déchirent nos tympans, qui réveillent dans les chaumières les enfants de nos enfants, qui surprennent la vieille tricotant, font frissonner les moutons à leur bergerie bêlant, et tiennent dans leurs canines saignantes le nouvel enfant...

Il est là baignant dans ce monde gémissant à l'écoute de tous ces bruissements encore aveugle de cette vie qu'on lui présente très ouvertement, il tend un bras unique vers ce vaste océan.

Alors il nage parmi tous ces poissons dont il apprend le nom et bientôt leurs histoires. Il ne cesse de croire à cette nuit sans lune où pataugeant dans les ténèbres, le noir, il avait su percevoir cette effusion...

Il n'était là que frêle face à un monde qu'il jugeait en pleine éruption, il était là et se posait pleins de questions, questions auxquelles on ne lui répondait que par scansions.

Et on trouvait cela normal ces grues haut perchées que face à leurs expériences chevronnées, elles puissent dénuées un enfant de réponse...

Alors il évolue sans savoir pourquoi, il évolue sans savoir comment, sans prévoir ni même anticiper son temps, il est cette nuit sans lune, une nuit où son moi, n'est que requête intempestive où le point s'interroge et enchaîne sans cesse ses rétrospectives.

Il est là, il se demande pourquoi.
Il agit ici, il se demande comment
Et lorsqu'il parle très ouvertement
On lui dit... par quoi ?

Alors il se tait, il devient loup
Il se règle pour paraître comme partout
Il se glisse dans toute cette foule
En oubliant son identité et se moule
Pour ne plus être effrayant...