Elle était libre Alice
Et pleine d'arrogance,
Elle dansait sous la pluie
En chantant à tue-tête
Provoquant les regards
Mains plaquées sur les hanches,
La fière demoiselle
Des autres … n'avait que faire !

Elle était belle Alice
Sous sa chevelure fauve,
Des yeux sans innocence
Des mots vrais, sans malice,
Elle connaissait par cœur
Toutes les ritournelles
Et son allure vulgaire
Était son élégance.

Elle connaissait Alice,
Tous les trottoirs pavés,
Les alcôves, les ruelles
Et le temple des sens.
Elle perçait les secrets,
Offrait comme un délice
Doux instants de bonheur…
À défaut de romance.
.
Elle se moquait Alice
Des rumeurs aux lèvres,
Des cantiques, de la messe,
Des poisons en paroles.
Elle offrait sans pudeur
Aux âmes en détresse,
Si des amours brèves,
Un moment de chaleur.

Et elle osait Alice
L'excès, l'impertinence.
Pétillante et rebelle
Même triste elle riait,
Noyée dans l'insouciance,
Ivre de fantaisies,
De plaisirs, de caresses
De caprices, de folies…

Elle était tendre Alice
Sensible à courtoisie,
Et si sourire de braise
Aux serments éternels,
Elle s'évadait complice,
Incrédule aux promesses,
Mais juste pour le rêve
D'être reine une nuit.

Éperdument Alice
Elle a brûlé la vie,
Virtuose de l'insolence,
Mis le temps au défi…
Ni ange, ni démon
Mais divine diablesse
Belle sans artifice,
Elle n'a jamais vieilli.