Mon coeur semble profond comme un ardent cratère
Mais j'ai bien de la peine à en combler le fond
D'un espoir si grêle qu'il n'en remplit le tiers
Car pour toute misère il faut bien un bouffon.
Mon chagrin est si large et ne sait se tenir
En mon esprit ouvert telle une poche usée
Et s'étale altérant mes plus doux souvenirs
Ne laissant qu'à mes airs un aspect médusé.
Il s'étend sur le monde à qui veut bien l'entendre
Mon ultime soupir étouffé dans ma glotte
Tel un pêcheur qui pour son salut se fait pendre
Ecoutez donc l'écho de mes paroles sottes.
Alors permettez-moi cette vaine débauche
Reprisée maintes fois en maladroites rimes
Et même si j'entends ma mesure un peu gauche
Après tout comme vous j'ai commis pire crime.
Tragique comédie fatale à qui la conte
J'en avais oublié le suave ennui exquis
Qu'il y a peut être à en palabrer sans honte
Etourdi par l'ambre fleuri de mon wisky.
Sonne en glas les sanglots
De ces longs violons
C'est au son, les yeux clos
Que s'expie mon stylo
Écrit par Auré
"Explique si tu peux mon trouble et mon effroi"
Catégorie : Divers
Publié le 07/12/2016
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Il y a là un contexte verlainien, par la confession d'une tristesse vécue comme une faute et un ressassement, mais je gage qu'il y a aussi de l'ironie comme une pirouette finale, puisée au whisky. J'apprécie. | |
jacou |
Verlaine m'a envoyé un texto, il vous remercie ! | |
Auré |
avec panache cette tristesse m'a emporté ... superbe* |
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MARIE L. |