Devant ma fenêtre s'étendent mes privilèges,
Prairies vallonnées en plein coeur de ville..
A perte de vue ce territoire vierge,
Recèle quelques vestiges, des fouilles inutiles..

Les saisons s'y écoulent en projections privées,
Je me sens grande reine riche de mes dépendances,
mes fruitiers sauvages auto inséminés,
mes pies mes tourterelles, mes chats en errance..

une galerie animée d'oeuvres d'art naturelles,
expose à l'air libre des trésors vivants,
Des flocons printaniers de vibrante aquarelle,
Fleurs d'amandiers qui se répandent au vent..

Je suis dans la mouvance des tableaux saisonniers,
l'éphémère innocule insidieux ses poisons,
Je guette dans les blancs purs les lividités,
La cyanose violette des iris ton sur ton..

La dent dure de l'été à la soif d écarlate
S'épanche la nuit au sang des coquelicots,
au matin les grenats en gouttes disparates,
teinteront d'aventure le monochrome pinceau..

Les feuilles se dépulpent, les branches défoisonnent,
Des esquisses cruelles d'arbres squelettisés
s'offrent en cadeaux de vents torves d'automne,
A une reine triste sans cesse dépossédée...