Sur la route désertée d'une ancienne voie ferrée
je goûtais à la douceur d'une balade hors saison
quand sournoisement alors que je les fuyais,
j'ai été rattrapée par un train d'émotions..

Le passé n'oublie pas, restitue justement
parfois magiquement quelque étrange souvenir
aux fantômes de rails opportuns et filants,
il redonne la vie de sa brosse à reluire..

Devant moi des entités entre vie et mort,
ont surgi d'un tunnel, un vieux chien , un vieillard..
on sait rien qu'à les voir qu'ils ont lié leur sort
ils avancent l'un pour l'autre, se couvent du regard..

Quand l'animal dépasse les vieux pieds fatigués
il s'arrête plus loin, reprend le côte à côte
et c'est un désespoir que cette horrible beauté
d'un amour toujours jeune dans des corps qui tremblotent..

derrière les yeux vitreux subsiste la veilleuse,
la flammèche vivace des forts attachements,
ils n'ont chacun pour but que de rester vivant
pour arracher l'autre aux griffes de la faucheuse..

aux souffles pantelants, à leurs pas qui accrochent,
je reste suspendue, prosternée d'émotion,
l'Amour vient de passer, me montre qui s'éfilochent
mes jours gaspillés à ne pas aimer vraiment..