les chahuts d'un landau sur le chemin
font tressauter la demoiselle aux joues roses
elle soupire nerveuse crispe ses mains,
laisse choir l'aumonière de soie mal close..

des perles de jais se répandent sur son chien,
un lévrier afghan couché à ses pieds
un tube de rouge une fiasque de Guerlain,
un peigne en corne un miroir bizeauté..

son émoi est grand, c'est la première fois,
qu'elle consent à un rendez vous intime,
un billet au coeur des roses, un poème sublime,
ont renversé son coeur et mis son corps en croix..

au bal de la semaine,un masque vénitien,
a déposé son souffle insistant sur son gant,
a rapproché son cou de ses voiles ophéliens,
l'enivrant de son musc, de son ambre flottant

saoùle de valse,elle s'est laissé dériver,
déposer sur le banc d'une alcôve..
son sang brusquement s'est mis à tourner,
réfutant la douceur pour un baiser fauve..

aveuglée tourmentée par la faim,
son corps découvre un vide qui cherche un plein,
la nuit ouvre ses yeux jusqu'aux aurores,
la brule du nouveau feu qui la dévore..

ils se revoient dans un jardin à la française,
les buis sculptés leur forment un temple paîen,
elle songe fugacement la conscience à l'aise,
qu'elle ira peut etre voir le curé demain...