Du haut de ma fausse condescendance
je t'abandonne ma main,
tes lèvres déposent un baiser en instance,
ne trouvent que du satin..

Tu cherches mes yeux remontes ma voilette,
trouves la profondeur de mon regard fardé,
tu tressailles à mon parfum de violette,
le coquin de ma bouche bien dessinée.

je me sens outrageusement belle,
sure de mes infinis pouvoirs,
tu caresses des yeux ma dentelle,
mes jupons mon velours mes bas noirs.

ma robe est longue,souple et sculptée,
par un corset fourbe qui a projeté,
en arrière mes hanches,mes reins courbés,
en avant deux pigeons survoltés..

mon chignon tressé contient ma crinière
de boucles aux plis dévergondés,
je persiste dans ma tenue altière,
que dément la moiteur de mon décolleté..

je décroise les jambes aux bottines lacées,
laisse choir negligemment mon châle,
de mes épaules nues largement exposées,
sans ombrelle à la douceur du hâle..

je souris aux sons de la valse musette,
t'étreins sans façon,sans manière..
j'oublie la bienséance,je n'en fais qu'à ma tête
je ne suis plus femme,juste ta cavalière..