Dans les chahuts violents, lors de la création,
Le règne minéral pour seule matière,
A installé ses pierres, en dure contention,
A la fondation du monde, dans les nuits de poussière.

Du défilement des âges le caillou a tout vu,
il dépose dans ma main les vérités premières,
Me surprend, me trouble me rend émue,
Plus qu'une fleur,un oiseau pourrait le faire..

sidéré depuis le premier chaos,
mais grouillant du droit des atomes,
Il partage le magnétisme chaud,
Du sang bouillant de mes deux paumes..

Le galet blanc soyeux poli par la mer,
Sait se faire emporter par la main qu'il conquiert
Passif, minéral plein d'adresse,
on ne sait plus à la fin lequel des deux caresse..

jolies pierres,beaux cailloux,
Vous reposiez dans le ventre de la terre,
Mais les facettes et les carats rendent fou,
De beauté brute on a que faire...

A travers les prismes déformants,
défile la mémoire du temps...
l'éternité vient de mourir,
Dans le coeur taillé d'un beau saphir....