C'était encore un temps où j'avais l'habitude
De t'aimer un peu plus que le jour précédent.
C'était encore un temps où avec lassitude,
Je voyais les étoiles qui filaient un moment.

J'observais les lucioles s'éteindre lentement.
Les moments les plus beaux sont devant nous :
Me disais-je, doucement, quand j'entendais le loup
Aboyer dans la nuit, sous une Lune de sang.

Mais c'est faux. Mes sourires se teignaient de mes larmes,
Comme l'hémoglobine tâcherait une arme.
Quand je voyais ton dos, je savais que c'était
Les nuages couvrant un ciel azuré.

C'était encore ce temps, qui évoquait pour moi
Douleur et problèmes, qui amoureusement
S'enlaçaient avec fougue et méprisant la foi
Que j'avais d'un espoir qui ment éhontément.

Une danse, une odeur, une date me suffisent
Pour revoir clairement ces souvenirs porteurs
De peurs et de reproches, tous venus de l'ailleurs.
Mais dans ces temps anciens, que veux-tu que j'y lise ?

Des soirées arrosées, un baiser oublié ?
Des souvenirs joyeux, un couple bienheureux ?
Des disputes ? Des insultes ? Un ciel étoilé ?
Des routines lassantes ? Un amour trop peureux ?

C'est peut-être tout ça, c'est peut-être moins.
Comme un simple flocon... Qui flotterait en vain.
Comme une simple vague, perdue dans l'océan.
Un rien qui nous attire, simplement le néant.

C'était encore un temps où je pensais simplement
Par la fatalité. C'était encore ce temps
Qui m'embrouillait l'esprit dans sa grande tornade,
Tornade qui mêlait tous les mots en charades.

Je pensais le néant, sûrement aveuglé
Par les quelques rayons d'un Soleil tout nouveau.
Son éclat orangé faisait vivre et troublait
Ceux pour lesquels la vie n'était pas un cadeau.

Et petit à petit cet espoir effaça
Les traces d'une époque révolue, qui laissa
En mon être un sillon profond et destructeur,
Pour dessiner devant, un chemin de bonheur.

C'est à présent ce temps où je n'ai plus besoin
Que de temps pour aller sur cette route au loin.
C'est à présent ce temps où mon cœur emporté
Avance, voiles sorties, vivre sa destinée.