Elle semble une déesse pâle et admirable,
Sa robe de marbre compose avec l'aurore,
Et sa douce texture nous séduira encore,
Sous sa froideur dort l'âme impénétrable.

Comme alanguie dans une transe olympienne,
Elle ressemble à l'amoureuse de l'Astrée,
Des rumeurs de ce monde elle se soustrait,
A jamais sereine dans sa pause vénitienne.

Ceinte de dieux, de héros et de fenêtres,
Les yeux fermés elle dort dans le silence,
Des ombres sur elles glissent et dansent,
Comme j'aurais aimé pouvoir la connaître.

De sa blanche tunique elle se recouvre,
Interdite et muette comme une lune pâle,
J'ai rêvé qu'elle bougeait dans la salle
Guettant la moindre porte que l'on ouvre.

Elle fut de chair et d'os, de fins arômes,
Des parfums qui jadis embaumaient l'épaule
Fine sous le regard d'un mari qui s'affole,
Fou parmi les fous, épris parmi les hommes.

Ses paupières demeurent closes mais son air
Abreuve nos rêves de pensées chaleureuses,
Ses émois se lancent dans le vaste univers,
Et elle s'installe sans fin, bienheureuse.

OR