Les dentelles secouées par la brise estivale,
Et du pas volontaire aux yeux contemplatifs,
Elle s'en va guetter les nuances vespérales,
Et les tons émouvants de cieux roboratifs.

Ses couleurs se mêlent déjà dans son âme nue,
La vieille dame attend son oeuvre au salon,
Et l'enfant qu'elle a fait rire, une ingénue,
S'endort dans la gerbe de ses cheveux blonds.

Là-bas siège une citée qui l'attire beaucoup,
Mais n'a t-elle pas déjà sa matière sur place ?
Un geste artistique et du pinceau les coups,
Elle extirpe la magie austère de ces faces.

Les poses des êtres figés au coeur de l'aire
Emouvante et râpeuse de la toile ainsi usée,
Et son regard d'une impression les éclaire,
Rares sont les êtres qui affichent l'amusé.

Son chapeau de paille frémit sous la brise
D'un après-midi de juin aux parfums odorants,
Sa folie la gagne dans les bosquets dormants,
Où elle sent l'arôme d'un bouquet de cerises.

Son paquetage d'artiste ramassé dans le foin
Se retrouve sur son dos dans le crépuscule,
Il est temps de rentrer quand les campanules
S'effacent doucement de son esprit au loin.

Rêve t-elle de Paris, ou de champs fleuris ?
De visages saisis dans les maisons urbaines,
Où est sa plus douloureuse et sublime peine,
Quand son enfant arrive en poussant son cri ?

Il est là, et elle s'en est allé aussi douce
Que ses songes tourmentés par l'amour saisi,
Au coin d'une aventure qu'elle avait choisie,
Quatre murs sans bord que des rêves poussent.

Paula s'en alla d'un autre pas sur le chemin,
Des soleils et des feuilles pleins de charme,
Ceux qui l'aimaient n'essuient que des larmes,
Elle, prépare déjà l'autre magie de ses mains.

Artiste elle est restée pour les âmes éprises
Qui voient en son oeuvre les gestes d'une muse
Un peu oubliée par les temps qui s'en amusent,
Il est temps de lui rendre cette fleur promise.

Circonvolutions des traits qui restent magiques,
Des émotions et des bois figés dans la fenêtre
De son inspiration si jeune et si nostalgique,
Par ceux qui savent la voir elle va renaître.

A Paula...

OR