Un regard se ferme pour l'éternité,
Le rideau s'abaisse sur la sublime
Emotion qui de l'amour et l'intime,
Tirait ses plus douces affinités.

Des paupières s'abaissent à jamais,
Nul n'oubliera ce qu'elles voilent,
Et dans une âme blessée se dévoile
Cet amour qui régnera désormais.

Dis pourquoi l'infini nous recouvre
D'un linceul aussi épais que lourd,
Et pourquoi sommes-nous si sourds,
Lorsque cette ultime porte s'ouvre.

A jamais ce regard restera par ici,
Dans le bois le sable ou la rivière
Au coeur d'un chagrin teinté aussi
D'un regret dans une brise fière.

Tant de choses se lisaient en lui,
En ces iris si fins et mystérieux,
Dicté par les énigmes de l'infini,
Lui seul m'aura rendu si heureux.

Tes paupières s'abaissent à jamais,
Comment pourrais-je te rejoindre,
Imaginer ta douceur qui me promet
Que tu ne pourras pas t'éteindre ?

Faut-il que j'admette l'impossible,
Que confère le silence et la fin
Aux larmes d'un amour si sensible,
Oui, alors je t'y reverrai enfin !

Répondre à cet appel est-il utile,
Faut-il que se ferment les regards,
Scories des liens d'amour futiles,
Devenus éternels dans l'ultime soir.

Un regard se ferme pour l'éternité,
Le rideau s'abaisse sur les grâces,
Un éden qui envahissait l'espace,
Les fondements de notre infinité.

Alphaesia