J'ai rêvé d'un pays de landes et de bruyères,
De châteaux élégants et éternels,
D'un soleil doux sur les franges côtières,
Une gâterie pour les mortels.

Un pays de fées qui glissent entre les fentes,
Les interstices entre les rochers,
Une terre qui respire et toujours enfante
D'un rêve aussi haut perché !

Des fantômes qui rasent les ruines anciennes,
Et des récits frémissants aussi
Fortement que des tempêtes diluviennes,
Sur des prairies obscurcies.

Ici tout tient dans le silence et les caresses
D'une empreinte magique irisée,
On voit des sabots et des altesses,
Longer les murets abrasés.

Et des révoltes tonitruantes contre la couronne,
Se font encore entendre au loin,
Ni les chiens ni les gens ne s'en étonnent,
Ici le temps nul ne le tient !

Des eaux miroitantes et pures jusqu'aux abîmes,
Font resurgir les forêts alentours,
Et contre les rocs dans le retour s'abîment
Les regrets jusqu'en haut des tours !

J'ai rêvé d'une terre de légendes vivantes,
De murs et de galets enchantés,
D'aventures incertaines et purifiantes,
Sur des routes et des comtés.

Un jour j'irai me délecter de ces prouesses,
Ces considérations sur l'existence
Même des divinités qui nous confessent,
Quelques secrets sur nos présences.

Entendre résonner tous les plus hauts carnux,
Sur des collines étranges et sacrées,
Sortir de ces pénombres comme on dit fiat lux,
Retrouver l'écume des coques nacrées.

Et parcourir les terres verdies par l'humus,
Trouver des cercles où danser la vie,
Les longues tresses de la coiffe de Brennus,
Un vieux récit qui me fait envie.

OR