Comme un noyau d'olive
Comme un noyau d'olive qui roule sous ma langue,
J'observe les eaux viv's des souvenirs qui tanguent.
Ma mémoire frotte et brosse, libère de leur gangue
Les plus petites bosses qui forment tous mes angles :
Joies et pein's de l'enfance et de ses récurrences,
Éclats d'un mond' mouvant qu'on croyait immobile,
Et, lorsque l'âge avance, cette nette conscience
Que tous les mouvements sont bien irréversibles.
Le voile alors se lève, et les yeux grands ouverts,
Sur le bout de nos lèvres, se dessinent les vers
De ces choses nombreuses à nos vues dérobées.
Quand la chair est partie, la dur'té du noyau
Révèle en aparté le vrai matériau
De tout's ces faces creuses dont nous sommes érodés.
Aubépin des Ardrets
Écrit par AdA
Mais avant de goûter
La chaleur de la chair Je veux être hébété D'esprit tranchant et clair Catégorie : Spiritualité
Publié le 04/03/2019
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Commentaires
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Posté le 04/03/2019 à 07:43:38
La traduction française du titre du livre Nocciolo d’oliva, d’Erri De Luca, a constitué le point de départ de l’écriture de ce poème | |
AdA |
Posté le 04/03/2019 à 11:43:06
Magnifique ! Cette poésie née en bouche si j'ose dire , amenée par le sens à délivrer toutes les émotions tout en les comparant aux ressentis présents et passés...après ce poème ,on ne devrait plus dénoyauter les olives ...lol Merci et bravo AdA ! |
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Yuba |
Posté le 04/03/2019 à 14:55:24
Superbe sonnet sur l'érosion irréversible que constitue toute vie sassée au tamis du temps inexorable ! Mais nous sommes rocs, et s'il ne reste que cela, tenons tête jusqu'au bout ! J'aime et je vous dis merci pour le poème offert. | |
jacou |
Posté le 06/03/2019 à 10:56:33
@Yuba Merci pour ce passage et ces mots ;-) Comme pour les cerises dans les clafoutis, j'apprécie également que les olives soient dénoyautées en certaines circonstances : on ne peut vouloir parfois aimer mordre la vie sans s'y casser les dents ;-) @jacou Oui, nous tenons tête, bien sûr, mais le mouvement est bien là de ce temps dans lequel nous ne faisons que passer. |
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AdA |