Les écrans de fumée
Avec ma mi-
ne de papier mâché,
Le front serti
De ces colifichets,
Je suis le mi-
me amuseur de la foule ;
Un ennemi
Factice qui défoule :
Bouffon des rois,
Essorilleur des gras,
Rutabaga
Des soupes de la foi,
Je pirouette
Les chansons du Grand soir,
Mais le bois sec
Du bûcher demain soir
Sera pour moi,
Car je suis un désordre,
Un scélérat
Qui pisse sur les ordres.
Dans tout ce feu
Qui me consumera,
La joie des yeux
Jamais ne cachera
Le triste émoi
Du retour à la norme
Le doux effroi
Des femmes et des hommes,
Quand les enfants
Accrochés à mes basques
Verront les gens
Cesser d'un coup leurs frasques.
L'agitation,
La fièvre et le chahut,
La confusion,
Le fatras, la cohue
S'envoleront
Aux cendres en volutes
Et se tairont
Les tambours et les luths.
La discipline,
Les décrets et les rangs,
Les droites lignes
Et les commandements,
Les règles chastes,
L'injonction, la morale,
Parfait contraste
Du vivant carnaval,
Viendront cracher
Les ordres de la caste
Qui se cachait
Derri-è-re les masques.
Aubépin des Ardrets
Écrit par AdA
Mais avant de goûter
La chaleur de la chair Je veux être hébété D'esprit tranchant et clair Catégorie : Social
Publié le 06/04/2019
|
Poème Précédent | Poème Suivant |
Social à découvrir... | Poèmes de AdA au hasard |
Annonces Google |
Tout ordre a besoin d'un bouffon, qui en dénonce les vices, la corruption, réintroduit du désordre en mimant la vérité. Voilà un bon poème de carnaval ! Merci pour ce partage. | |
jacou |
Voilà un bon moyen pour dévoiler le désordre dans l'ordre ...l'effet défouloir est garanti ...bravo Ada ! | |
Yuba |
oui démasquez-vous, castrateurs de spontanéité, d'appréhension, d'empathie la poésie est le plus intime de nous par quoi nous pouvons communiquer mais ici merci à nos modérateurs pleins de feu sans fumée |
|
marinette |
carnis lavemen | |
marinette |