Les Cerises
En 1823, alors qu'il se trouvait
Éloigné de Moscou et de Saint-Pétersbourg,
Pouchkine, à Kichinev - lointaine Moldavie -
Fut mandé en duel par un officier lourd.
Le poète accepta et se trouva à l'heure
Dite muni d'un cornet de rouges cerises
Et crachait les noyaux tout vers son adversaire
Qu'il fixait patiemment, attendant qu'il le vise.
Zoukov - c'était son nom - fit feu et le manqua,
Poursuivant ses cerises, Pouchkine lui demanda
S'il était satisfait et puis il s'en alla.
22 années plus tard, Lermontov, ponctuel,
Dégustait lui aussi des cerises en duel
Quand il fut tué net d'une balle cruelle.
Aubépin des Ardrets
Écrit par AdA
Mais avant de goûter
La chaleur de la chair Je veux être hébété D'esprit tranchant et clair Catégorie : Divers
Publié le 31/05/2020
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Commentaires
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Posté le 31/05/2020 à 12:16:24
https://www.cjoint.com/doc/20_05/JEFkpWYMP7x_ada-les-cerises.mp3 oui lermontov se prononce sans r en basse corrèze zambèze où je vécus alors |
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marinette |
Posté le 31/05/2020 à 12:34:29
ah je m'en doutais bien je viens d'avaler un noyau de votre époustouflante bataille, je l'ai recraché aussitôt sur l'écran qui s'ouvrit sur votre sonnerie alors que je pensai fortement à l'ehpad littéraire que nous allions créer pour valétudinaires . donc je commente je suis une écolière de l'an 1823 je connais bien kichi j'y passai à cheval sur le poney du roi de MOlda un merens à poils bleus de la plus haute race mais mon ada doudou tu sais bien que tous les mirlitaires sont lourds pendant qu'on se babouine avec les cerisettes au kirsch(tergarten) on ne voit pas passer les uhlans engoncés dans leur artillerie POuchpouch contre vokzou mais c'est de la folie, moi grande poétesse je ne rate jamais la cible des alpha . 22 c'est mon chiffre alors faut pas jouer avec mes lemondor . que la vie est cruelle de nous tuer ainsi alors que nous pourrions crever d'une cerise enfoncée dans la tranchée artère de zimbabawe je vous salue bien haut mon tendre deuxième classe avant d'aller dormir sur mon lit de noyaux et de me pouchkiner en attendant que passe l'équarisseur de blé du castel des hérauts . |
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marinette |
Posté le 31/05/2020 à 12:46:31
Posté le 31/05/2020 à 20:51:13
Merci, marinette. Votre lecture est délicieuse et votre souci de la prononciation parfaite et zambézo-corrézienne est un sommet : j'a-do-re ;-) Je vous imagine parfaitement traversant Kichinev sur un mignon poney : vos pieds butent parfois sur une aspérité du sol, la crinière volette et votre tête dodeline pendant que vous salue la foule en liesse par des hourras moldaves ; au loin, Lermontov picore des cerises et se prend un pruneau ; partout le ciel gronde, mais un rayon unique du soleil baigne votre chef d'une lumière d'or ;-) Ce texte m'a été essentiellement été inspiré par un passage de l'ouvrage Le Soleil d'Alexandre (p. 432), d'André Markowicz, au sujet des poètes russes de l'époque d'Alexandre Pouchkine : le duel qui se solda par la mort brutale de Lermontov y est brièvement évoqué. Markowicz y affirme que le poète Lermontov s'était présenté au duel en picorant des cerises. Or c'est précisément ce qu'avait fait Pouchkine 22 ans auparavant, mais l'issue du duel ne fut pas la même : Pouchkine s'en était sorti indemne (pour néanmoins mourir plus tard au cours d'un duel dans lequel son adversaire était un français... ) ; Lermontov mangeait des cerises, une balle le transperce de part en part. Il convient de noter, au sujet du duel qui fut fatal à Lermontov, que le romancier et biographe Henri Troyat décrit une scène quelque peu différente, qui donne néanmoins à voir un Lermontov maître de lui face à un adversaire dont le visage est en sueur et dont les yeux expriment la haine et la peur... |
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AdA |
Posté le 31/05/2020 à 22:18:56
oh je vous embrasse dans mes grands bras POupouchkaïa autesse de l'herbe amie de Marko et de troie ya ya |
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marinette |
Posté le 31/05/2020 à 22:30:53
Posté le 01/06/2020 à 03:49:46
Merci pour cette anecdote. J'ai beaucoup d'admiration pour ceux qui savent faire fi de la mort pour leurs idées, un peu moins pour les fanfaronnades, mais elles demeurent quand même le plus souvent savoureuses à entendre. |
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Weedja |
Posté le 01/06/2020 à 10:15:37
Weedja quand la mort nous approche le seul accueil est d'essayer d'en rire pour tuer le destin. Qu'appelez-vous fanfaronnades ? il faut exagérer parfois pour que le rire soit |
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marinette |
Posté le 01/06/2020 à 14:07:30
Peut-être la mort me pèsera plus à mesure que j'avancerai en âge. Pour l'instant je la considère comme une fatalité, certes, mais j'ai fait la paix avec elle. Je me dis que c'est plutôt comme aller dormir. Pourtant je suis d'une nature curieuse et j'aimerais bien savoir ce qui va arriver ensuite O.O La fanfaronnade c'est quelque chose qu'on fait pour montrer qu'on se croit au-dessus de quelque chose, ou montrer qu'on appartient à un groupe, une classe, etc... Par exemple moi je ne me battrais jamais pour l'honneur avec quelqu'un pour qui j'ai de la mésestime, mais un gentilhomme du 17-18-19 siècle croirait que c'est une faiblesse de courage, qu'il faut dans ce cas convenir d'un duel avec celui qui vous à insulté ou bafoué afin de démontrer qu'on ne peut le faire envers vous en toute impunité. Moi je répond que les intrépides peuvent aller affronter la mort si ça leur plait, l'honneur ce n'est pas d'agir selon les pre scriptions de la hautes sociétés pour sauver sa réputation. |
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Weedja |
Posté le 01/06/2020 à 15:08:16
mais oui quand on est vieux la mort nous attend voilà et même si on l'a parfois souhaitée on a peur comment concevoir que la pensée puisse continuer sans appui ou qu'elle puisse cesser je ne suis jamais fanfaronne sauf quand je fais l'idiote mais parfois je dois me remontrer à moi-même que je ne suis pas arrivée là sans mérite; je préfère admirer les humbles héros que m'étaler sur la place publique, je suis un lapin dans son terrier, quoi qu'on en dise . mais pardon je ne sais où est la vérité, je ne sais rien peut-être nous réincarnons-nous et nous reconnaîtrons-nous puisque certains nous reconnaissent . Merci Weedja . |
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marinette |
Posté le 01/06/2020 à 15:21:52
Merci, Weedja et marinette pour le temps consacré à cette discussion que je trouve d'autant plus passionnante sur un site de poésie qu'elle semble avoir pour objet l'attitude de deux poètes face au risque de la mort, même si cette discussion nous anime probablement tous - sourdement et parfois avec des éclats - tout au long de notre vie... | |
AdA |
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