La Cicatrice
J'ai aimé sans regrets ton corps et ses soupirs
Quand mes mains glissaient près de ce long souvenir :
La grande cicatrice balafrant ta poitrine
De belle amante actrice à la peau caféine.
Tes mots en konkani, tes lèvres qui riaient,
Tes cheveux sur le lit et tes dents qui striaient
Ma poitrine et mes flancs de soudaines morsures :
Tout me bouillait les sangs aux plis de ta cambrure.
Je revois, Genelia, la soie de tes paupières
Dissimuler l'éclat de ces coups de rapière
Que portaient à mon cœur tes yeux quand ils s'ouvraient.
J'en conserve aujourd'hui la secrète blessure
Qui tant sait m'éblouir d'or et d'éclaboussures :
Quand l'amour s'évapore, rien ne le recoudrait.
Aubépin des Ardrets
Écrit par AdA
Mais avant de goûter
La chaleur de la chair Je veux être hébété D'esprit tranchant et clair Catégorie : Amour
Publié le 18/06/2019
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Commentaires
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Posté le 18/06/2019 à 20:47:47
Bonsoir Aubépin :-)) Un beau texte d'amour ....et l'on peut se demander si la secrète blessure reste liée à la cicatrice de la poitrine !! |
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Pieds-enVERS |
Posté le 19/06/2019 à 05:03:40
Beau et subtil, un poème à savourer sans modération. Merci à vous. | |
jacou |
Posté le 19/06/2019 à 06:40:04
on ne recoud pas les sentiments ni les blessures on ne recoud que la chair or qu'est-ce que l'amour vrai ? un sentiment ? de la chair ? que reste-t-il quand la chair s'en va ? s'il ne reste rien ce n'est pas de l'amour . |
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marinette |
Posté le 19/06/2019 à 11:28:33
J'aime vraiment comment ! vous avez l'un et l'autre porté vos blessures mutuelles, fièrement peut être ! amoureusement , certainement ... Merci Aubépin ! |
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Yuba |
Posté le 21/06/2019 à 17:10:35
@Pieds-enVERS Merci pour ce passage. Bien sûr, les deux sont liées : la cicatrice chirurgicale et ses sutures est en partie celle qui provoqua cette blessure cardinale et mon retour à la poésie. @jacou Merci d'avoir consacré du temps à ce texte. @marinette N'est-ce pas quand la chair s'en va que la blessure s'avive ? @Yuba Aucune fierté, Yuba, de la tendresse et de l'amour ;-) |
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AdA |
Posté le 03/06/2020 à 15:43:40
Les balafrées Les cicatristes grille-pain De guerre intime sans médaille Les héroïnes qui cantinent L’hymne d’amour et de malchance Dans la maison des oubliées De l’espérance Qui tartinent dans le miroir La biafine du désespoir Femmes sans sein Les amazones Qui tirent à l’arc En ciel de zone Radioactivée au cobalt Femmes sans tablier Eclaboussées de jets Debout front à la vitre Dont les yeux éperdus Crient au secours Tuez-moi Sans armure Sans cotte de maille Le cœur dans les pieds nus Sur une table de bataille Gelées par le froid blanc Des chants opératoires Quel courage plus grand Que de survivre encor A l’armée invincible D’ennemis invisibles Qui avancent en corps Docteurs lâchez les fioles Regardez-nous Prenez nos places Juste pour voir Dans cet automne magnifique La rutilance du désespoir. Marine 20 octobre 2013 |
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marinette |
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