Un ami que j'ai connu entre la poisse et l'avenir,
Traînait la patte dans le noir d'une cité amorphe,
Et me confia un jour qu'il était lassé de nuire,
De son impact néfaste, de ses foires de catastrophes,

Il me dît : « moi, qui suis l'espoir au cœur d'une strophe,
La lueur explosive de la paix, de la vie et de l'âme,
Moi, qui lie l'homme à la femme d'un loyal apostrophe,
qui suis le Père du monde et que chaque être humain acclame.

Je mue le monde à ma manière, d'un triste je fais un fier,
De la peur et du verbe choir je suis le parfait contraire.
Je vous vois faire de mes atouts de malins vices éphémères,
Puis sombre dans des idéaux que je ne peux satisfaire…

Mais moi, dit-il je suis la graine de vous tous, le germe….
Comment se peut-il que dans ce sombre flou cela vous enferme,
Je suis la lumière mais vous n'y voyais rien, c'est fou !
Je vous cède le bonheur et vous le terrassez comme un clou,

Ne m'entachez pas de cette souffrance, s'il vous plait, je meurs.
Je suis la monnaie unique de la vie et n'ai plus de valeur,
Car vous ne prêtez attention qu'à vos subtiles pulsions.
Regardez autour de vous, je ne suis plus alliance mais méfiance.

De ma clarté vous créez l'ombre, et de ma paix la guerre,
Soyez pour moi ce que je suis pour vous et je ne vous quitterez pas,
Ecrivez-moi en majuscule et fiez-vous à ma foi,
Ainsi, de vos croyances abîmées je serai l'invincible lierre. »

Cet ami est reparti en me laissant là, seul, fou et perdu,
Avec seules explications cet impromptu glacial et assidu,
Cet ami c'est l'harmonie des vertus qu'il vient semer,
C'est lui, le mot déchu, l'essence, c'est le verbe Aimer !