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Commentaires
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Posté le 09/10/2020 à 21:37:12
Nous avons tous une vie, et nous avons tous des problèmes et tellement de questions. Et nous cherchons des solutions, des réponses.

On se tourne vers la science, la politique, la religion, autant de façons pour tenter de les obtenir. Sans parler des influences, les gouvernements, les réseaux sociaux, les publicités, etc...

Et au final, on reçoit des idées conformes et des réponses toutes faites, qui nous permettent de vivre dans une certaine quiétude, mais qui au fond nous rendent esclaves.

Alors je me demande, sommes-nous vraiment libres de penser? Est-il possible d'avoir une réflexion réelle qui n'est pas biaisée par la masse des informations plus ou moins douteuses circulant partout.

Je pose cette question, vous sentez-vous libre de penser?
Musouka
Posté le 10/10/2020 à 01:53:24
Bonjour Musouka. Question passionnante que celle que vous posez là !

Suis-je aliéné, suis-je influencé en permanence dans mes pensées, et me sens-je contraint ?
C'est fort possible que ma liberté de penser ne soit pas mon idéal désiré.

Mais j'ai pour moi de vivre dans ce pays qui a engendré Descartes et Pascal, de fameux maîtres de penser et de douter, le doute remettant sans cesse en jeu la pensée. J'aime la philosophie et je les relis régulièrement, afin de fortifier ma façon de penser, un peu à l'écart.
En France, toujours, Montaigne apporte un complément pour apprendre à penser le monde. Mais, surtout, c'est le siècle des Lumières, français, qui, à travers Diderot, Voltaire, D'Alembert, Rousseau, La Mettrie, et d'autres, permet à la pensée libre de prendre son envol, en aidant à séparer les principes de philosophie, anciens comme l'Antiquité grecque qui en posa des bases, des dogmes religieux. Penser sans certitude religieuse fût une première, quasiment (même si il y avait eu les Cyniques grecs tels Diogène, incroyants, athées, et des Présocratiques partisans de l'atomisme, puis aussi le courant de pensée représenté par Épicure et Lucrèce). À nouveau, des penseurs qui aident à fortifier une libre pensée !

Ceci est pour le long terme. Pour le court terme, Internet surtout, et les journaux de toutes obédiences, fournissent des étais précieux pour une pensée plus libre. Ils proposent la diversité des opinions sur un même sujet, certes chers en ce qui concerne les journaux et les magazines (mais une bonne bibliothèque ou mediathèque en fournit moissons de ces publications), ils informent d'abord et aident à se constituer une opinion par la confrontation des points de vue.

J'ai, pour me défendre de l'oppression que fait peser sur moi tout gouvernement, toute caste dirigeante, toute idéologie, tout groupe d'intérêt auquel appartient un média d'information sur le plan financier, l'Internet libre d'accès et point trop onéreux. Belle époque que celle que nous vivons !

Je lis plusieurs magazines d'obédiences politiques différentes grâce à ma médiathèque municipale, je lis des journaux sur une application payante que me procure mon opérateur internet. Je lis régulièrement des essais politiques, sociologiques, philosophiques permettant de mieux comprendre le monde présent (toujours par l'entremise de la mediathèque). Je reçois des notifications sur mon smartphone et informations par mail en provenance de toutes les chapelles politiques, du Rassemblement National à la France Insoumise. Enfin, je suis abonné au site "Arrêts sur images", qui développe un regard critique sur les informations et les contenus des différents médias d'informations. Puis, chaque mois j'achète le Monde Diplomatique, qui développe lui aussi un discours critique sur l'ordre du monde.

À l'aide des philosophes, des penseurs des temps anciens (et je n'ai rien dit des grands romanciers qui nous ouvrent les yeux), des infos glanées un peu partout, d'un regard aiguisé par l'auto-critique perpétuelle de ce que je lis (qui écrit et d'où vient l'info et pourquoi cette info plutôt qu'une autre ?), enfin par une pratique raisonnée de la télévision (je regarde exclusivement des films, quelquefois seulement j'y suis les informations), j'ai l'impression que ma pensée demeure libre des influences qui la persécuteraient, ou disons que je fais jouer toutes les influences les unes contre les autres afin qu'elles se neutralisent.

Mais, quelle providence actuelle pour s'informer, lire, et se sentir libre quand, parfois, à des moments perdus, je m'accorde de penser lol ! Heureuse époque que nul n'avait envisagé ! Je m'y baigne, m'y ébroue.

Pardonnez-moi, Musouka, la longueur de mon propos. C'est le genre de sujet qui me passionne : penser par soi-même. J'aime la philosophie. Et ses applications pratiques dans le cours d'une vie.
jacou
Posté le 10/10/2020 à 10:30:30
Il faut en premier lieu séparer la pensée collective et celle individuelle.

La pensée collective (celle du peuple) n'est pas libre, elle est influencée par la politique, les médias, les riches, les associations d'intérêts, les minorités... également sous les feux de l'actualité !
La pensée individuelle est libre en partie, nous subissons peu ou prou celle collective, chacun est libre de prendre certaines distances. Nous sommes influencés par le monde extérieur et par notre propre vécu (expériences).
Ce qui peut troubler notre pensée (ou pensées) c'est cette petite voix intérieure qui est présente et qui nous parle !
Le cerveau a une emprise sur nos pensées, il n'est pas toujours un bon ami !

Cogito ergo sum ! Ok citation philosophique ! C'est cool de lire les philosophes, les penseurs, les intellectuels mais ce n'est que des mots ! Certes de beaux mots ! Ce qui compte c'est de penser par soi à travers son chemin de vie !
La vie c'est sur le terrain pas uniquement dans les livres, théorie et pratique !
CRO-MAGNON
Posté le 10/10/2020 à 10:48:33
Un de mes poèmes demande si nous avons une pensée propre, et en arrive à la conclusion que nos pensées sont différentes dispositions d'une même pensée universelle. Autrement dit, ma pensée n'est qu'une réinterprétation d'autres pensées déjà reçues. Si je pense par moi-même, je ne saurais pas le dire. Quoi qu'il en soit, je n'ai pas la naïveté de le croire...
Zigzag
Posté le 10/10/2020 à 11:15:08
La poésie est une forme de pensée propre.

C'est le regard que tu portes sur les choses, ton intime sensation, qui permettent la mise en oeuvre d'une pensée propre.

Pour les pensées de la vie de tous les jours, il y a plusieurs concepts qui entrent dans le plan de la pensée propre : l'effet miroir ou bien encore le libre-arbitre.

Se laisser le choix de quoi penser est déjà un premier pas vers la pensée première. Pour cela la paix et la sérénité de l'esprit sont nécessaires. Faire le vide des pensées factices et des désirs superflus est un bon avancement dans la quête de la pensée nouvelle.

J'ajouterai que tirer les enseignements de certaines choses ne veut pas forcément dire ne pas penser par soi-même.
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Posté le 10/10/2020 à 14:34:14
Olivier, fidèle à toi-même, il te faut balayer d'un revers de main les philosophes et penseurs anciens, qualifiés par toi d'attitude "cool".
Désolé pour toi, mais si tu peux penser et écrire certaines choses aujourd'hui, c'est parce que d'autres avant toi prirent de grands risques à affirmer et défendre certaines choses qu'ils tenaient pour réelles ou vraies. Les intellectuels "cool", ce sont Hypathie la femme astronome à Alexandrie massacrée par les chrétiens fanatiques aux ordres d'un moine, au 5ème siècle, parce qu'elle était femme et avait une théorie astronomique qui ne plaisait pas, c'est Galilée frisant la torture et la mort par l'Église et y échappant comme l'on sait, c'est Voltaire défendant Calas et d'autres, contre le régime royal qui bafouait les Protestants, c'est Zola défendant Alfred Dreyfus condamné uniquement parce que Juif dans une époque très antisémite, la fin du 19ème en Europe...

Ce sont ces penseurs qui permettent aujourd'hui l'affirmation de libres opinions. À quoi sert de penser si ce n'est pas pour être mis sur la place publique et partagé ? D'où mon historique de la pensée libérée des carcans qui la limitent. Ce sont les penseurs et philosophes, souvent, qui ont fait avancé nos façons de concevoir le monde et nous-mêmes.

Quant à la vie sur le terrain, tout le monde a une vie, tu dis là une évidence toute bête. La pratique articulée avec la théorie offre simplement des repères plus rapides. Mais penser, et apprendre à penser par soi-même, cela s'apprend également.

Personnellement, j'ai stoppé le bourrage de crâne des connaissances disparates que sont les cours des lycées après la Seconde. J'ai passé un bac littéraire où prédominait la philosophie 4 ans après et une courte expérience de travail comme agent d'accueil dans des musées (ça, c'est la pratique, à l'âge de 18 ans !). Ma note en philosophie au bac, passé en candidat libre, était de 15/20, sans un seul cours de philosophie suivi, puisqu'on n'aborde la philo au lycée qu'en classe de Terminale. J'ai eu la meilleure note au lycée de Cergy cette année-là. Alors, étais-je donc un génie ? Non, car à 20 ans je ne savais rien par moi-même, la pratique, et tout par des livres de penseurs, la théorie, que je lisais tout seul, comme un grand, pour apprendre à penser et comprendre les choses qui me dépassaient.

J'honorerai toujours ma dette pour les penseurs dont certains sont des martyrs exécutés de l'humanité, (je pense à Giordano Bruno, brûlé par l'Église, et Diderot fut enfermé au fort de Vincennes pour avoir émis une simple opinion, Voltaire dut s'exiler à Londres plusieurs années pour vivre tranquille), qui ont préparé ce monde où nous vivons et pensons en faisant reculer la superstition, l'ignorance et le fanatisme, l'intolérance, et nous ont offerts des outils pour mieux appréhender le monde. Ces intellectuels ont forgé l'esprit que j'ai, qui me permet d'être ce que je suis aujourd'hui. Reconnaissance éternelle ! Et solidarité avec les gens nombreux toujours soumis aux dictateurs injuriant la pensée humaine, qui veut être libre et vit de cela !
jacou
Posté le 10/10/2020 à 16:17:52
Bonjour Justine. Oui ! C'est en lisant Sören Kierkegaard en 2005 que j'ai découvert le nom de Nelly Viallaneix, merveilleuse passeuse de concepts et de notions ! Car j'ai lu plusieurs essais de Kierkegaard, mais aussi, pour mieux le comprendre, lui, sa vie et son époque, des essais sur sa conception de la philosophie et de la religion. Kierkegaard, qui s'est dépris de sa promise Régine Olsen, dans un geste violent pour conserver sa solitude ontologique, lui le mélancolique au temps du romantisme... Le nouveau catholique que j'étais depuis une dizaine d'années en 2005 avait besoin de comprendre et de jeter un œil dans les années profondes écoulées, l'ancien athée voulait aussi apprendre la déprise, savoir ce que disait Kierkegaard de la séduction, notion importante chez lui.

Oui, "quand on est amoureux, Descartes peut aller se faire voir lanlaire" ! :" :D

Tu évoques les Petites-Maisons. La philosophie, c'est bien beau, mais chez moi elle avait une nécessité que je ressentais instamment dans mon adolescence, dès 16 ans : essayer de me prémunir contre la folie, que j'ai très tôt sentie comme en puissance de m'affecter, je ne sais pas pourquoi. Toujours est-il que, jeune ado, j'étais fasciné par des états seconds de conscience, les expériences sous mescaline de Michaux m'impressionnaient, les écrits d'Artaud me faisaient frissonner d'extase, la biographie de Hölderlin m'effarait, et le mot de "Rimbaud", le dérèglement de tous les sens, j'y croyais dans le sillage des auteurs et artistes surréalistes...
Trop de séductions intellectuelles du côté de la folie pour le jeune adolescent que j'étais. Heureusement, en même temps, découvrir Pascal, puis Descartes, et lire le providentiel Proust à 18 ans, si fin psychologue, et Flaubert si plein d'ironie désenchantée, et étudier l'histoire antique à tête reposée (où je puisais les notions d'hubris et démesure chez Thucydide et chez les Tragiques Grecs), tout cela m'a conservé l'esprit en équilibre.

J'ai canalisé ma folie secrète dans le goût de l'imaginaire, le domaine fantastique étant ouvert à tous les délires qui se puissent lire. Et la séparation d'avec le réel est une vraie protection pour ses créateurs, mais aussi pour ses lecteurs, qui se purgent par cette catharsis agréable.

Merci pour ce poème et pour ton avis, Justine !
jacou
Posté le 10/10/2020 à 16:45:36
Je suis libre penseur écrivain et poète !
CRO-MAGNON
Posté le 10/10/2020 à 17:33:39
Tu as raison Marinette ! Ego me ! Je suis moi ! Ni DIEU ni MAÎTRE !

Les auteurs du passé sont dans les catacombes, ceux du présent vont rejoindre leurs tombes et moi je vis ma vie jusqu'à que je tombe !

Prenez tout mais vous n'aurez pas ma liberté de penser !
CRO-MAGNON
Posté le 10/10/2020 à 23:56:36
Je ne crois pas que l'on puisse être un penseur libre à 100%. C'est un objectif valable mais inatteignable. Par contre, pour s’approcher le plus de la liberté de pensée, il faut toute une vie chercher la vérité en toute les choses qui nous touchent. C’est une tangente vers l’infini.

Aujourd’hui comme dans toute l’histoire de l’humanité, les gens adhèrent beaucoup plus facilement à l’empirisme, à tout ce qui est superficiel et esthétique. Être libre de penser par soi-même, cela demande beaucoup de connaissances basées sur la vérité et non pas sur les dogmes. La vérité, la vraie connaissance, demande une démarche rationnelle et intellectuelle exigeante. Pour cela, il faut lire beaucoup et s’abreuver d’idées, que l’on soit en accord ou non avec celles-ci. Et les idées, et bien je suis d’accord avec vous Jacou, ce sont tous ces philosophes et écrivains qui nous les fournissent.

Pourtant, déjà, nous sommes soumis à l’influence de ceux-ci, donc on abreuve notre propre pensée avec celle des autres. D’où l’importance de s’abreuver aux bonnes sources, c’est-à-dire des sources critiques et impartiales. En cela, je suis personnellement séduit par Emmanuel Kant et sa critique de la raison pure, outil tout à fait adapter pour nous permettre d’avoir une vision plus clair de la réalité.

Pour être un libre penseur, il faut savoir être critique, et pour savoir être critique, il faut reconnaître le mensonge et la vérité, et ce n’est pas facile dans le monde d’aujourd’hui, ou tout n’est qu’images et fausses vérités. Pour connaître et embrassé la vérité, il faut être capable de mettre de côté ses émotions, car elles sont le chemin que prennent les influences qui nous font croire n’importe quoi.

C’est parfois pénible et douloureux. J’en suis souvent incapable. Il est impossible d’être un véritable libre penseur si on est influencé par nos préjugés, par la religion, par nos propres émotions.

Voilà pourquoi selon moi, il est si difficile d’être un libre penseur. Nous sommes humains, donc des émotions sur deux pattes.
Musouka
Posté le 11/10/2020 à 17:38:58
Nous sentons-nous libres de penser?

La question est intéressante, elle mérite réflexion et peut entraîner des débats philosophiques dignes d'une longue dissertation. Mais je vais essayer de faire court… enfin le plus possible!

Je garde toujours à l'esprit un conseil que nous a donné ma prof d'économie-droit pendant mes études, à savoir qu'il ne faut jamais "gober" une information directement, sans la recouper avec d'autres, sans la passer au filtre de l'analyse et de la réflexion. Conseil que je n'ai jamais oublié et que je m'efforce d'appliquer depuis dans ma vie.

Je pense (!) que fondamentalement, nous sommes libres de penser. Après tout, aucune dictature n'a jamais pu empêcher qui que ce soit de penser, n'a jamais pu le contrôler. Un régime politique coercitif peut brider l'expression, mais pas la pensée… du moment qu'elle reste dans le secret!

Ceci dit, il s'agit là d'un absolu, un objectif valable, comme vous le dites bien, Musouka, mais difficile (voire impossible) à atteindre, et en cela je vous suis complètement.

Car si nous sommes fondamentalement libres dans notre pensée, nous n'appliquons pas (ou incomplètement) cette liberté. Car tout est fait, et pas seulement dans les pays dictatoriaux, mais aussi dans nos pays démocratiques dits libres.
Si dans les dictatures on musèle, on censure et on détruit tout ce qui n'est pas conforme au courant officiel (en allant jusqu'à brûler des écrits, assassiner les dissidents et opposants), dans nos pays démocratiques certains utilisent des procédés rodés, notamment en matière de communication, pour orienter notre pensée. Pour s'en convaincre, il n'est qu'à voir la publicité, les modes, les tendances d'internet, les discours politiques, les rumeurs et autres "fake news" dont on parle tant en cette ère des réseaux sociaux et du smartphone pour tous. Comme on dit "un mensonge répété 100.000 fois devient une vérité", et à l'ère de la "web-communication" de masse, les 100.000 fois sont très largement dépassées!

Nous influencent aussi les groupes sociaux-professionnels auxquels nous appartenons. Dans certains milieux (et ils sont nombreux) il y a des "jargons" qu'il faut parler pour être compris et comprendre les autres. Et auxquels on ne comprend rien si on n'est pas du sérail (là, si j'emploie le langage propre à l'administration de l'Education Nationale, que je connais un peu par culture familiale, il y a fort à parier que certains d'entre vous se demandent si je parle encore français!). Et, selon diverses études menées sur le sujet des "jargons", il a été démontré que s'exprimer d'une façon particulière peut finir par modeler la façon de penser.

A propos de culture familiale, le milieu dans lequel nous avons grandi, l'éducation que nous avons reçue, les exemples que nous avons eus, modèlent aussi notre façon de concevoir la vie et le monde, de penser. Et c'est par exemple lorsque survient un problème, un conflit, une déchirure familiale qu'on se rend compte de cette réalité. J'ai connu et accompagné des personnes dont je me suis vite rendue compte qu'elles ne pensaient pas par elles-mêmes, mais selon leur passé, leur éducation, leur culture familiale, au point d'en venir à s'auto-censurer et d'en perdre totalement pieds dans la vie (jusqu'au geste fatal).

Pour revenir brièvement au conseil de ma prof d'économie-droit que j'évoquais au début, il faut avoir reçu une bonne formation de l'esprit et avoir quelques connaissances pour exercer notre faculté d'analyse, et savoir utiliser les outils à notre disposition pour recouper les informations et en collecter de nouvelles.
En cela je te rejoins complètement, Jacou, internet est notre chance car ce moyen nous donne un accès supplémentaire et très vaste à un grand nombre de sources d'information., en plus de celles déjà nombreuses et à notre disposition que tu cites. Mais là aussi, il faut vérifier le sérieux des sources et la véracité des informations, appliquer son analyse, et le serpent finit par se mordre la queue!

Cette question de la liberté de penser que vous posez, Musouka, m'intéresse beaucoup, car en discutant du sujet avec un ami médecin formé à la psychologie ainsi qu'avec un ami bouddhiste, j'ai réalisé combien il était difficile de se détacher des manières de penser qui nous ont été inculquées, ainsi que des orientations de notre pensée que nous subissons au quotidien dans tous les domaines de la vie. Il est même quasiment impossible de s'en affranchir totalement, à moins d'être un grand sage (Et encore! Un grand sage bouddhiste adhère à la philosophie bouddhiste!)

Alors oui, fondamentalement et intrinsèquement, nous sommes libres dans notre pensée, mais en réalité, nous n'appliquons pas cette liberté qu'on peut qualifier de libre-artbitre.

Excusez- moi si j'ai été un peu longue dans mon intervention, mais je voulais apporter ma petite pierre à l'édifice de cette discussion intéressante.

Après tout, nous poètes, connaissons cette liberté grâce au langage poétique qui nous permet peut-être d'exprimer des choses, des points de vue, des convictions, des passions, dont nous parlerions pas autrement.
Matriochka
Posté le 12/10/2020 à 16:55:24
Je réponds sans hésiter : OUI !

Cela peut sembler présomptueux, mais si nous sommes certes inscrits dans un ensemble de contingences qui tient à notre nature-même, il demeure ce sanctuaire de l'être qu'est la conscience, et il nous revient d'y porter l'attention la plus vive.

Quant à l'éducation, je dirai que son but principal est de faire de chacun un adulte, c'est-à-dire un être parvenu à son aboutissement (ad-ultima), capable d'exercer sa liberté en toute clarté, d'agir et de penser en connaissance de cause.

La liberté (de penser, d'agir, de nous abstenir) n'est pas la licence de faire ce qu'il nous plaît quand ça nous chante, mais la capacité à poser des actes en conscience et de les assumer. Sans vouloir me faire une pub qui serait ici déplacée, j'ai posté voici quelques temps un poème intitulé "Homme libre" et où j'exprime ce credo (du moins j'essaie de le faire).

L'histoire fourmille d'exemples de gens qui, emprisonnés pour des questions ayant trait à leurs convictions profondes, ont gardé jusqu'au bout leur liberté intérieure et ont su accepter la mort pour ne pas se renier et pour ne pas abdiquer les valeurs élevées qui avaient guidé leur vie jusque-là.

Face aux réseaux sociaux où prévaut le sensationnel et l'éruptif, une seule attitude à adopter : la distance. Qui n'est pas rejet mais prudence et bon sens, toute "information" nécessitant de se voir évaluée et mise en perspective. Et c'est ainsi qu'on se rend compte qu'une masse importante de ces "information" n'a pas la moindre importance quant à la construction de la personne et/ou de la société.

Et face aux "grandes gueules" qui s'autoproclament "influenceurs" ou "meneurs", souvent sur les réseaux sociaux, une seule attitude aussi : le mépris. Ils ne sont que néant.

La liberté, la vraie, celle qui est intérieure et a son siège dans la conscience, vaut bien plus que les modes, tendances et autres carcans.

Alors oui, libre de penser je suis et reste.
Et ce que les autres peuvent bien penser de moi, pardon d'être si crue, mais m'en fiche ! J'écoute, certes, j'entends donc, et surtout j'analyse et je veille à ne pas céder au piège des affects ... Du moins là aussi j'essaie :)
Ombrefeuille
Posté le 12/10/2020 à 19:11:37
Libre de penser intérieurement ! J'ai le droit de penser en silence qu'untel est un CON !

Mais difficulté à pouvoir dire NON ! Exemples (devant son patron, une autorité représentant l'état, son conjoint, un ami, sa famille...) Voilà une limite !
CRO-MAGNON
Posté le 12/10/2020 à 23:44:00
Ombrefeuille, vous n'avez pas tort, la vraie liberté est intérieure, mais encore faut-il avoir la volonté d'être libre. Comme le dis CRO-MAGNON, parfois les influences de ceux qui sont des amis ou des amours nous influences grandement. L'influence des autres passes par nos émotions, pour être 100% libre, il faudrait ne plus ressentir, et nous ne sommes pas des machines.
Musouka
Posté le 12/10/2020 à 23:46:24
J’aimerais dire à tous que chaque commentaire que vous avez posté ici, m’influences déjà. Pour vous dire, j’ai adoré les lires, ils alimentent ma liberté de penser ;)
Musouka
Posté le 14/10/2020 à 19:10:53
Il faut dépenser ses pensées pour moins penser !
CRO-MAGNON
Posté le 14/10/2020 à 21:35:18
Quelques mots insensés d'une pensée offensée pour compenser ce manque de liberté de la pensée. Seraient-ils censés récompenser par quelques sourires la peur recensée en ces mots dispensés
Musouka
Posté le 19/10/2020 à 10:24:14
Peut-on raisonnablement penser que penser sans raison est déraisonnable ? 🤔
Iloamys
Posté le 19/10/2020 à 22:35:41
je ne peux plus penser librement
ma pensée est liée à Samuel
tête coupée devant l'école
justine
Posté le 20/10/2020 à 04:06:18
Justine, c'est mon cas aussi...
Bonne continuation à toi !
Nous sommes hantés.
jacou
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29/02 10:15Chrysantheme
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