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» Tout et rien » GALERIE POETIQUE
Commentaires
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Posté le 21/03/2019 à 16:05:03
L’objet de cette « Galerie » est de vous faire découvrir ou redécouvrir des poètes de différentes époques, au travers de leurs vers. Maurice SCÈVE Poète lyonnais né vers 1500, mort en 1564, auteur essentiellement de « Délie, objet de plus haute vertu » (1544). « Délie », anagramme de « l’idée », est dédiée probablement à la poétesse Pernette du Guillet, aimée en vain. Publié anonymement, il a traversé une longue période d’oubli pour nous parvenir. Œuvre-somme d’une vie : 449 poèmes ! En voici deux ci-après : "Le jour passé de ta douce présence Fut un serein en hiver ténébreux, Qui fait prouver la nuit de ton absence A l’oeil de l’âme être un temps plus ombreux, Que n’est au Corps ce mien vivre encombreux, Qui maintenant me fait de soi refus. Car dès le point, que partie tu fus, Comme le Lièvre accroupi en son gîte, Je tends l’oreille, oyant un bruit confus, Tout éperdu aux ténèbres d’Egypte." "Plutôt seront Rhône et Saône disjoints, Que d’avec toi mon coeur se désassemble : Plutôt seront l’un et l’autre mont joints, Qu’avecques nous aucun discord s’assemble : Plutôt verrons et toi et moi ensemble Le Rhône aller contremont lentement, Saône monter très violentement, Que ce mien feu, tant soit peu, diminue, Ni que ma foi décroisse aucunement. Car ferme amour sans eux est plus que nue." * Jean FOLLAIN Poète normand, né à Canisy (près de Saint-Lô) dans la Manche en 1903, renversé par un véhicule en 1971, il était avocat puis magistrat. Très attaché à sa province, il publiera son premier recueil en 1943 : « Usage du temps ». La particularité de sa poésie est qu’elle a contribué à libérer les poètes du trop-plein d’images de la poésie surréaliste. Elle est sobre. « Vie » (recueil Exister, 1969) "Il naît un enfant dans un grand paysage un demi-siècle après il n’est qu’un soldat mort et c’était là cet homme que l’on vit apparaître et puis poser par terre tout un lourd sac de pommes dont deux ou trois roulèrent bruit parmi ceux d’un monde où l’oiseau chantait sur la pierre du seuil." Quincaillerie (Usage du temps, 1943) "Dans une quincaillerie de détail en province des hommes vont choisir des vis et des écrous et leurs cheveux sont gris et leurs cheveux sont roux ou roidis ou rebelles. La large boutique s'emplit d'un air bleuté, dans son odeur de fer de jeunes femmes laissent fuir leur parfum corporel. Il suffit de toucher verrous et croix de grilles qu'on vend là virginales pour sentir le poids du monde inéluctable. Ainsi la quincaillerie vogue vers l'éternel et vend à satiété les grands clous qui fulgurent." |
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jacou |
Posté le 21/03/2019 à 17:11:53
Le dit de Jean Follain Les mots d’un tout simple poème Le poème de Jean Follain Tombés en sainte simplicité D’un langage commun comme une main Sur les sillons de la terre banale Ouvrent au ras de celle-là Une fleur mystérieuse D’où le sang parfois dégoutte Avec une humble cruauté Et si le parfum peu s’en distingue De l’odeur du pain quotidien Ce n’est qu’afin de cacher un philtre Essence de mort bénévole Qui jettera sur toi lecteur Une sorte de triste bonheur Quand tu te seras laissé prendre A lire le dit du poète Comme je te souhaite de faire Et comme je fis si souvent Que j’en reste enchanté moi-même Ce dont je rends grâce ici A un juge inquiétant et pur Qui fut peut-être mon ami. André Pieyre de Mandiargues 1978 |
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marinette |
Posté le 21/03/2019 à 20:27:35
Aucun problème Marinette car le forum est un espace pour être interactifs, discuter entre nous sans conséquences et aussi poster des textes et poèmes ! Donc vas y pleins gazs ! | |
jacou |
Posté le 21/03/2019 à 21:47:49
Merci à vous deux Georges et marinette pour ces belles lectures ... les évasions contemplatives au bout des voyages ,sont garanties! | |
Yuba |